Publié le Lundi 11 avril 2016 à 20h30.

Valls s’adresse aux jeunes : « il ne s’agit pas de modifier ou de défaire la loi travail »

Alors que la mobilisation contre la loi travail se poursuit, le gouvernement a tenté une deuxième opération déminage.

Après la pétition et les grandes manifestations du 9 mars, Valls avait fait des annonces sur la question des indemnités prud'homales et certaines dispositions concernant les licenciements suite à des PSE propre à « rassurer » les directions des confédérations CFDT-CGC-CFTC. Lesquelles se sont empressées de saisir cette occasion pour abandonner toute mobilisation.

Mais ce lâchage prévisible n'a pas fais cesser la mobilisation. Les manifestations se sont poursuivies, les Nuit debout se sont maintenues place de la République et s'étendent en banlieue et dans de nombreuses villes en régions.

Le gouvernement est placé devant une double obligation : trouver une majorité au Parlement et démobiliser la rue et les places. Coté Parlement, la principale modification issue de la Commission des affaires sociales consiste à faciliter les modalités des licenciements économiques dans les PME.

Coté rue, il s'agit de tenter de briser les mobilisations en cours tant du coté des manifestations, auxquelles les jeunes fournissent les cortèges les plus dynamiques, que du coté des places sur lesquelles de retrouvent avant tout toutes les fractions de la jeunesse : lycéenne, étudiante, travailleuse , sans emploi.

En pleine période de congés scolaires, l'occasion à paru idéale pour appâter les organisations syndicales avec quelques prétendues concessions. Force est de constater que les « avancées » se réduisent même pas au minimum syndical.

La première mesure consiste faire voter une obligation de surtaxer les CDD. Disposition dont la mise en œuvre relève de des « partenaires sociaux » dans le cadre d'un accord sur l'assurance chômage. Un cadre dans lequel le patronat est le plus souvent à la manœuvre.

Pour compléter la « garantie jeunes » pour les 16-25 ans peu ou pas diplômés, les boursiers continueront à toucher leur bourse pendant quatre mois après leur diplôme. Ce n'est pas cela qui leur permettra c'accéder à un CDI…

D'autres mesures encore moins significatives sont prévues : une « garantie locative universelle » pour laquelle l'Etat et Action logement se porteront garants de tous les moins de 30 ans souhaitant louer un logement ; le versement à 25 000 étudiants dispensés des droits d’inscription à l’université, d'une somme de 1 000 euros par an ; les jeunes en rupture avec leur famille pourront bénéficier d’une couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C) ; la rémunération des apprentis les plus jeunes, moins bien payés, sera augmentée de 300 à 400 euros par an pour les moins de 20 ans. ; création de deux mille places en sections de techniciens supérieurs par an pendant cinq ans.

Ces annonces minimalistes ont cependant permis au syndicat étudiant de droite, la FAGE de se reconnaître pleinement dans le projet de loi travail. Et la satisfaction de William Martinet, président de l’UNEF se disant « satisfait... Nous avons franchi un cap important, nous avons réussi a obtenir satisfaction sur des revendications », risque d'inciter à la démobilisation même s'il a pu continuer, par ailleurs, à exiger le retrait de la loi travail et s'affirmer solidaire des prochaines mobilisations dont le 28 avril.