Parmi les centaines de procédures judiciaires en cours contre des militantEs et manifestantEs anti-loi travail, il y en a deux un peu particulières, puisqu’intentées directement par le patron du gouvernement, le Medef !
Ces deux procédures ont lieu contre huit manifestantEs, intermittentEs, intérimaires, précaires qui, le 7 juin dernier ont occupé le siège du Medef dans le cadre de la lutte contre la loi travail et pour la défense de l’assurance chômage.
La première procédure vise Loïc de la compagnie Jolie Môme et de la CGT Spectacle, co-organisatrice de l’action. Il est accusé de violence contre le responsable de la sécurité du Medef... alors que c’est cet individu qui l’a agressé. L’affaire sera traitée le 11 septembre prochain, plus de 15 mois après les faits...
Mais une deuxième procédure s’est ajoutée le 8 novembre dernier (après 5 mois, de réflexion ?). Sept militantEs, parmi lesquels Cyril également membre de la Cie Jolie Môme, étaient convoqués à la Sûreté et placés en garde à vue. Sur la base de film, ils sont accusés par le Medef de dégradation d’un des rideaux de sécurité du local. Pour avoir bloqué ce rideau afin d’éviter des blesséEs, les sept se retrouvent poursuivis... le Medef osant leur réclamer 27 000 euros !
C’est le Medef qui est coupable !
Comme l’a rappelé un des inculpéEs, lors de la soirée de soutien organisée le 3 février au Shakirail qui a réuni plus de 300 personnes, il faut être le plus nombreux possible ce vendredi 10 février1 pour exiger la relaxe et affirmer qu’il n’est pas question de filer un euro, même symbolique, au Medef !
Non seulement, celui-ci n’en a pas besoin, vu que les profits du CAC 40 ont encore flambé cette année (+ 14 milliards par rapport à 2015 !), mais en plus, c’est le Medef qui devrait être condamné à indemniser les grévistes, les blesséEs, les interpelléEs et les inculpéEs du mouvement en tant que commanditaire de la loi travail !
Pour leur rappeler qu’ils n’en ont pas fini avec nous, que les poursuites ne viendront pas à bout de la solidarité, retrouvons-nous le 10 février... et après !
Cathy Billard
- 1. À partir de midi devant le tribunal de grande instance de Paris (métro Cité).