Du fait qu’un consensus sur la question de la LGV n’a pas encore émergé des débats internes, une position tranchée n’est pas encore envisageable. Cependant de nombreuses questions et inquiétudes cohabitent :
- La dégradation d’un environnement déjà marqué (pylônes haute tension, autoroute A62), des nuisances supplémentaires qui auront des conséquences irréversibles sur les communes en termes de qualité de vie, un des nombreux critères qui font l'attrait de la région. Ce sont des milliers d'hectares agricoles supprimés allant à l'encontre de la loi d'orientation agricole (chaque année c'est déjà 70.000 ha qui disparaît en terres agricoles, l'équivalent d'un département tous les 10 ans)- La LGV n'apportera rien en terme d’emploi, la construction restera aux mains des grands groupes financiers. Le développement des activités économiques autour de l'arrivée de la LGV n'est pas prouvé. (1.)- C'est un engagement financier démesuré (40 ans d'endettement a précisé Martin Malvy). La réforme des collectivités territoriales ne va rien arranger ; que va-t-il rester à la région et aux départements pour satisfaire d'autres priorités? (2.)- La LGV s'affiche pour le désenclavement des métropoles, Bordeaux, Toulouse mais participera à l'enclavement des villes intermédiaires et de départements entiers. (3.) On peut craindre au vu des priorités contestées de RFF en matière d'investissement et au vu du peu d'argent qui restera dans les régions, une sérieuse dégradation des lignes de proximité, jugées non rentables ou trop chères. (4.)- Comment se fait-il qu’il ne soit envisagé, par les pouvoirs publics, qu’une seule manière de regagner Paris en direct : la LGV faisant un détour par Bordeaux ? Pourquoi abandonner l’alternative PaLiTo?– Où sont les débats annoncés? Les collectivités ne peuvent pas ignorer les demandes des associations et des habitants, or dans ces dossiers, il n’y a aucune transparence, ni véritable concertation. (5.)
Nous sommes pour l'amélioration et le développement des transports en chemins de fer, mais ce besoin est prioritaire sur des déplacements régionaux, voire inter régionaux. Ce n’est pas à la région de financer l'extension du réseau ferroviaire, mais à l'État. Si on doit investir en période de crise autant le faire sur des priorités qui servent à la population locale, notamment sur l'amélioration des transports de proximité C'est dans ce cadre là que nous demandons la tenue de débats démocratiques, qu’associations, usagers, élus et citoyens soient consultés,et le lancement d'une contre expertise indépendante, car l'étude du projet démontre que les chiffres retenues par RFF sont contestables.
Notes:1. «Les évaluations préalables de la rentabilité socio-économique de ces investissements (pour l'ensemble de la société et en tenant compte des avantages et coûts non monétaires) montrent qu'elle est trop souvent insuffisante pour les justifier économiquement»http://www.ccomptes.fr/f…. Le coût LGV a été chiffré à 2,83 à 2,94 milliards d'euros pour le tronçon Bordeaux Toulouse, avec un engagement des régions et des départements à hauteur de 50 %.http://www.eurosud-trans… http://www.eurosud-trans…. Le Conseil Général du Tarn et Garonne a lancé une étude prospective : « Tarn et Garonne 2025 » dans sa séance de février 2008. La fiche « La dynamique démographique régionale », extraite du diagnostic prospectif, a projeté de grands dynamismes : - Attractivité globale de Midi-Pyrénées - Desserrement de l’aire urbaine Toulousaine.- Une concentration de la croissance de population sur un axe A 20 : Foix Toulouse Montauban Cahors. Dans ce document on parle aussi « d’aire urbaine » pour la zone autour de Montauban et d’une « zone métropolisée » à laquelle appartient Caussade. http://www.tg2025.com/IM…. «Il convient en effet de remédier rapidement à la dégradation du réseau et d'améliorer la qualité du service rendu aux clients du transport ferroviaire sur les lignes qui resteront ouvertes à la circulation. Le financement du plan de rénovation du réseau doit d'abord être consolidé, notamment au-delà de 2010» http://gesd.free.fr/sncf…. Un point important qui est rarement évoqué, est l’ouverture à la concurrence du fret et du transport des voyageurs. ( Voir. «Les contributions au débat» en pièces jointes)