Publié le Vendredi 15 février 2013 à 14h30.

Égalité des droits : ça ne fait que commencer !

Le débat sur le mariage s'est terminé ce week-end à l'assemblée. Le PS n'a pas manqué de s'auto-congratuler malgré toutes les limites de cette loi et Philippe Martin, vice-président du groupe socialiste, a été jusqu’à saluer le « courage » de l'UMP dans le déroulement des débats… alors même que ces derniers mois, les intégristes religieux, la droite et l'extrême droite réactionnaire ont fait de l'homophobie leur cheval de bataille.Ceux-ci s'appuient sur tous les préjugés, n'ayant aucun scrupule par ailleurs à réactiver les vieilles recettes racistes, parlant d'une possible « vague d'immigration d'homosexuelLEs ». Face à cette déferlante de haine, le gouvernement tergiverse et ne vote finalement qu'une loi a minima. Alors que la PMA (procréation médicalement assistée) pour les lesbiennes est une des revendications principales du mouvement LGBT, le gouvernement et les députés socialistes ont préféré repousser à plus tard ce vote, se contredisant dans les dates et la soumettant au Comité d’éthique. Et pour maintenir les inégalités, une circulaire gouvernementale menace de sanction les gynécologues qui orienteraient leurs patientes vers des établissements étrangers. Les habits de « gauche » que le PS espérait endosser à cette occasion à bon compte avec une loi qui n’affecte pas le budget, ne résiste pas à l’examen des faits : il a, là aussi, reculé devant la droite.Contre les discriminations…Nous réclamons l'égalité des droits totale, sans restriction. Cela passe évidemment par la PMA et il faut rester mobilisés et vigilants afin que ce point ne soit pas reporté à jamais. Mais cela suppose aussi l'arrêt de l'ensemble des discriminations que subissent et continueront à subir, une fois le mariage autorisé, les personnes LGBT.Ainsi, les dons de sang et d'organe sont toujours interdits aux homosexuelLEs. Les personnes trans sont soumises par l’État à des humiliations et des interdictions qui doivent être impérativement levées (changement d'identité facilité, dépathologisation, prise en charge par la sécurité de l'ensemble de la transition…).Et comme les oppressions ne sont pas indépendantes les unes des autres, il faut rappeler l’oppression spécifique que subissent les femmes. Ainsi, les couples de lesbiennes, en tant que femmes, subissent plus souvent les temps partiels imposés et les bas salaires. Elles ont donc souvent un niveau de vie inférieur aux couples hétéros. Ce n’est donc qu’à la condition d’une lutte d’ensemble pour l’égalité des droits et contre le capitalisme et le patriarcat que peut s’entrevoir un horizon réellement d’égalité.… continuer la mobilisation !Nous voulons et devons obtenir plus que cette loi a minima, plus que « le droit de pouvoir ne pas se marier »… Il est nécessaire pour cela que l'ensemble des forces progressistes, des associations et des partis politiques qui se sont mobilisés pour l'égalité des droits continuent après le vote de la loi.Ce mouvement a été l'un des premiers de masse du quinquennat Hollande. Il doit se poursuivre et se renforcer afin de faire valoir l’exigence d’égalité. Les socialistes et leurs alliés ne concéderont rien qui n’aura été l’objet d’une réelle mobilisation offensive.Yannick Vincent