Dimanche 25 avril, à la veille de la journée de la visibilité lesbienne, environ 10 000 manifestantEs ont défilé dans les rues de Paris lors de la Marche lesbienne, appelée par le collectif Collages lesbiens.
En débat dans le cadre de la loi bioéthique, la PMA a été rejetée en seconde lecture en février par le Sénat, ce dernier refusant ainsi aux couples de femmes et aux femmes seules la possibilité d’accès à la procréation médicalement assistée remboursée, et excluant les personnes trans du dispositif. Aucune date n’a pour l’instant été officiellement fixée pour le passage définitif du texte à l’Assemblée nationale, qui sera de toute façon une loi au rabais.
« Darmanin, t’es foutu, les lesbiennes sont dans la rue ! »
La marche lesbienne est apparue comme un moment incontournable pour porter nos revendications contre les tergiversations du gouvernement qui cède à l’extrême droite et aux réactionnaires. Les affiches du NPA que nous avions collées la veille sur le parcours de la manifestation ont été partiellement arrachées par quelques réacs. La manifestation s’est cependant déroulée sans encombre contrairement à la marche lyonnaise la veille lors de laquelle une cinquantaine de fachos ont attaqué les manifestantEs avec projectiles. Ces évènements nous rappellent encore une fois que l’extrême droite et les politiques réactionnaires sont les pires ennemies des LGBTI. Des slogans antifascistes ont été clamés tout au long de la marche.
D’autres slogans ont été chantés avec succès dans un cortège du NPA massif et animé, majoritairement composé de jeunes femmes lesbiennes : « La PMA ! Maintenant ! Gratuite ! Pour toutes ! Ça ne se négocie pas ! », « Macron hypocrite, les lesbiennes vont en Belgique ! » ; « Darmanin, t’es foutu, les lesbiennes sont dans la rue ! »
Cette manifestation, dans un contexte politique de recul de nos droits et de montée réactionnaire, a montré le potentiel de mobilisation des lesbiennes. Cela doit nous faire réfléchir à la suite, comment construire un mouvement d’ensemble, porté par les LGBTI et qui permette de changer le rapport de forces pour imposer des victoires matérielles, à commencer par la PMA gratuite et ouverte à touTEs. L’absence de toute une partie du mouvement ouvrier à la marche atteste de la nécessité de porter les revendications de la lutte des classes au sein du mouvement LGBTI et inversement.
La lutte continue
Depuis le début de l’année 2021, les manifestations des personnes LGBTI marquent un tournant, elles ne se fixent plus sur le calendrier habituel des seules Pride et retrouvent des débuts de structuration. Elles sont aussi le témoin d’une radicalisation importante ces dernières années de la jeunesse et des LGBTI.
ArrivéEs à République, une grande partie des manifestantEs sont restés sur la place et ont écouté les prises de parole des Dégommeuses, Divines LGBTQI+, FièrEs. De notre côté, nous avons pris la parole depuis notre camion : « Nous sommes la commission LGBTI du NPA. Pour contrer Macron, pour contrer le Front national qui monte, il faudra bien plus qu’une manifestation ! Il faut se préparer à un grand mouvement d’ensemble, des travailleuses, des travailleurs, des LGBTI, des antiracistes, tout le monde uni pour dégager ce gouvernement, dégager l’extrême droite. Et construire une autre société, parce qu’il y en a assez de cette société qui opprime les trans, les gouines et les pédés. »
La lutte pour gagner la PMA continue, à commencer par les marches des fiertés qui auront lieu dans de nombreuses villes ; dont le samedi 15 mai à Orléans, le 22 mai à La Rochelle, courant mai-juin à Lille, le 12 juin à Lyon, le 3 juillet à Marseille.
Nous nous donnons rendez-vous en juin à Paris aux côtés du NPA pour une Pride politique et revendicative, c’est dans ce sens que nous avons organisé une première réunion pour proposer une Pride parisienne dans un cadre collectif.