Lutte contre l’homophobie, la lesbophobie et la transphobie
En France, la situation des personnes lesbiennes, gays ou bis a profondément changé depuis que l'homosexualité n'est plus considérée comme un « fléau social » (c’était le cas légalement jusqu’en 1982). Des droits ont été gagnés, même si le PaCS ne correspond pas à l’égalité des droits que nous réclamons. Et ce qui est inacceptable pour les gardiens de l'ordre moral, c'est que le mariage ouvre le droit à la filiation ! Mais de nombreux problèmes demeurent : si affirmer son orientation sexuelle ou son genre est à présent plus simple pour certain-e-s, beaucoup de gays, de lesbiennes ou de transgenres (personnes dont l’identité de genre –masculin ou féminin- ne correspond pas au sexe biologique) continuent à vivre au quotidien dans le silence, les humiliations ou la violence.
Les chiffres très élevés du suicide parmi les jeunes LGBT (13 fois plus que les jeunes hétéros) illustrent bien ces difficultés et les conséquences très concrètes de l’oppression.
Les discriminations au quotidien, ce sont également les brimades contre un-e salarié-e homosexuel-le sur son lieu de travail, le refus d’embauche d’une personne trans, le rejet par la famille, les agressions physiques ou verbales…
De manière spécifique, les personnes trans et intersexué-e-s sont toujours confronté-e-s à la violence du pouvoir médical qui s’arroge un droit de décision irrévocable sur la manière de vivre son genre. Le refus d'autoriser le changement du sexe sur l'état-civil pour les trans, à moins d'avoir subi une chirurgie génitale, est l'instrument d'une vision rétrograde et binaire du genre, qui n'accepte les personnes trans que si elles sont stérilisées. Cette même logique, conduit à la négation des personnes intersexuées par leur mutilation pour rentrer dans la norme attendue.
La lutte contre les oppressions vécues par les personnes LGBTI est au cœur de notre combat plus global pour l’émancipation humaine et contre le capitalisme. Le NPA a donc un rôle à jouer, à la fois par son implication dans les luttes LGBTI (au sein des associations, collectifs, etc) au niveau local et national, mais également en tant que parti politique, en relayant dans notre programme les revendications issues de ces combats. Ces revendications ne s’imposeront pas si nous ne sommes pas en mesure, solidaires et acteurs des luttes des personnes LGBTI, de créer des rapports de force politique face à cette droite homophobe et aux frilosités d’une partie de la gauche.
A l’échelle nationale, nous nous battons pour :
L’égalité des droits entre homos et hétéros : mariage, filiation, Procréation Médicalement Assistée
Et l’égalité des droits entre les différents statuts fiscaux: couples mariés, pacsés, concubins ou célibats
La facilitation du changement d'état-civil (nom et prénom), suppression de la mention de sexe
L’arrêt des mutilations des enfants intersexes et la dépathologisation des personnes trans
Cet gumentaire est l’occasion de faire le point sur ce que nous défendons dans le cadre des élections régionales, en cohérence avec notre programme plus général.
Quelles sont nos revendications pour les élections régionales ?
Notre programme peut se décliner sur trois domaines d’action :
1) Les régions gèrent les lycées et la formation professionnelle : pour un service public d’éduction qui s’engage contre les LGBTI-phobies
Elles peuvent donc à ce titre s’impliquer la lutte contre toutes les discriminations racistes et sexistes, homophobes et transphobes. Nous défendons une plus grande implication des régions sur cette thématique, en lien avec les jeunes, les organisations syndicales et les enseignants, par la mise en œuvre de campagnes et d’actions spécifiques dans les établissements.
Cela implique le soutien et le développement des actions de sensibilisation menées par les associations locales. Trop souvent, les chefs d’établissements ont le dernier mot sur cette question : nous nous battons pour que tous les établissements soient ouverts aux interventions associatives ou publiques de lutte contre les discriminations.
Ce travail d’éducation et de formation nécessite d’interroger les représentations et les stéréotypes, d’informer les jeunes en questionnement leur identité, de mener des actions collectives au sein des établissements scolaires, et plus largement sur les lieux de travail et de vie. Il convient aussi de former les personnels éducatifs et de dégager les moyens pour le faire.
Plus largement, nous soutenons la création de structures d'accueil, d'écoute, d'assistance des victimes de LGBTI-phobie avec un financement public, incluant la participation des associations LGBTI.
Les régions doivent soutenir les mobilisations LGBTI, en finançant les projets et les structures associatives, en mettant à disposition leurs locaux et en soutenant leurs initiatives.
Enfin, dans le domaine de la lutte contre le VIH-sida, les régions doivent être des relais de campagnes de prévention non moralistes et assurer la mise à disposition de préservatifs dans tous les établissements.
2) Les régions sont aussi un employeur : égalité des droits !
Elles ont une responsabilité particulière pour la mise en œuvre de politiques égalitaires et non discriminatoires à leur échelle. Si notre combat pour l’égalité des droits entre homos/hétéros et contre la transphobie nécessite une évolution des droits à l’échelle nationale, les régions ont un rôle à jouer dès maintenant.
A ce titre, les régions doivent garantir l’égalité de traitement pour tou-te-s les agents publics. Cela implique d’agir de manière non discriminatoire, en garantissant notamment les mêmes droits pour tous les couples.
Pour lutter contre les discriminations homophobes, lesbophobes et transphobes entre agent-e-s et vis-à-vis des usagèr-e-s, il faut sensibiliser et former les personnels de la région et mettre en place des dispositifs de médiation.
3) Le droit à disposer de son corps et de son existence : nos vies avant les profits des entreprises !
Les politiques de casse du service public menées depuis plus de 25 ans, ainsi que le développement des emplois précaires et sous payés renforcent la dépendance vis-à-vis de la famille, au détriment des solidarités collectives. Hors la famille demeure dans certains cas un lieu défavorable à l’affirmation de son orientation sexuelle ou de son genre. Lorsque leur entourage n'accepte pas leur identité et/ou leur sexualité, les individu-e-s sont contraint-e-s à l'enfermement dans la sphère familiale, à l'invisibilité, ou à des situations de précarité parfois dramatiques. C’est également un lieu de violences physiques et/ou verbales pour les femmes, les jeunes et les personnes LGBTI.
Plutôt que de financer des grandes entreprises qui font des bénéfices et licencient, nous considérons que les régions ont un rôle à jouer pour garantir l’autonomie des personnes.
Ainsi nous réclamons le développement d'appartements d'accueil pris en charge par la région pour permettre à des jeunes en rupture de trouver un point de chute temporaire. Et une politique de mise en place de logement d'accueil pour les femmes et les personnes LGBTI qui le demandent.
Selon nous, le droit à disposer de son existence, c'est avoir la possibilité de s'assumer en dehors du cadre familial. Cette revendication est cohérente avec nos combats pour :
Le droit au logement, la réquisition des logements vides
Une allocation d’autonomie pour les jeunes
Le droit à une protection sociale
Le droit à disposer de son existence, c'est le droit à assumer son identité, à changer de genre et/ou de sexe. Nous exigeons :
La dépathologisation des trans
Enfin, garantir le droit à disposer de son existence, c'est lutter contre les oppressions spécifiques des femmes et des lesbiennes. Moins payées, plus précaires, plus touchées par le chômages, elles sont soumises à la violence des normes patriarcales, mais aussi à la violences des normes hétérosexuelles qui assujettissent les corps et les vies des femmes aux désirs des hommes.
A travail égal, salaire égal
Droit à disposer de son corps et de sa sexualité
Ressources :
En terme de ressource pour se former ou avoir des éléments concrets sur la LGBTI-phobie : des associations nationales comme SOS Homophobie (http://www.sos-homophobie.org) ou le RAVAD (Réseau Aide aux Victimes d’Agressions et de Discriminations) mènent un travail juridique (soutien aux victimes : http://www.ravad.org ), de prévention et de recensement des discriminations et des violences contre les personnes LGBTI.