Dès l’élection d’Emmanuel Macron, nous pointions le fait que, sous couvert d’une campagne « gay-friendly », le gouvernement formé par Macron était peuplé d’homophobes, à commencer par Édouard Philippe et Gérald Darmanin. On ne voyait pas trop quoi attendre de Macron après que celui-ci s’était plaint qu’on ait humilié la Manif pour tous… Et nous n’avons pas été déçuEs.
Une hausse des violences et promesses non tenues
Le gouvernement Macron est complice de l’augmentation des violences à l’égard des LGBTI (lesbiennes, gays, bis, trans, intersexes) dont témoignent les derniers chiffres de SOS Homophobie avec une hausse alarmante de 15 % des agressions. Dans un contexte de libération d’une parole homophobe et de montée partout en Europe de l’extrême droite, Macron entretient non seulement un discours réactionnaire, comme il l’a fait lors de son intervention devant la conférence des évêques au mois d’avril, mais il n’a de plus accordé aucun moyen financier conséquent pour lutter contre les LGBTIphobies.
Son dernier discours sur les aides sociales devrait nous prouver une fois de plus qu’il n’est définitivement pas de notre côté. Les LGBTI sont particulièrement touchéEs par les politiques d’austérité, en particulier les personnes trans qui sont les plus précarisées : qu’il s’agisse de la baisse du nombre de places d’accueil en foyer pour les LGBTI en rupture familiale, des coupes budgétaires dans la santé qui affectent les politiques de prévention et de soins du VIH/Sida, ou encore du financement des associations de lutte contre l’homophobie et la transphobie.
Quant au droit à la PMA qu’il avait promis aux couples de -lesbiennes, là aussi on peut toujours attendre !
S’il n’avait rien promis aux -personnes trans qui sont toujours oubliées des promesses de campagnes, pour les droits des trans rien ne bouge : c’est toujours le parcours du combattant pour changer d’état civil. Le passage devant le tribunal, s’il peut se faire sans avocat depuis la réforme de la justice, reste une procédure complexe et souvent coûteuse pour les personnes les plus précaires.
Nous sommes des cheminotEs, des migrantEs, des étudiantEs
Mais surtout les personnes LGBTI sont aussi pour leur grande majorité des travailleuses et travailleurs, des cheminotEs, des fonctionnaires et des étudiantEs, dont les droits sont largement attaqués par le gouvernement Macron. Ce gouvernement comme les gouvernements qui l’ont précédé va encore précariser notre classe, et en premier lieu les femmes et les personnes LGBTI.
Depuis février les jeunes se mobilisent contre la loi Vidal et défendent une université ouverte à touTEs. La loi asile-immigration prévoit un durcissement de la procédure de demande d’asile pour faciliter les expulsions : les LGBTI font partie des demandeurs d’asile les plus vulnérables. Dans le monde du travail, les grèves se multiplient dans de nombreux secteurs (poste 92, catacombes, travail social, santé…) dont le plus emblématique est la grève des cheminoTEs.
C’est une stratégie de combat dont nous avons besoin pour arracher des droits et dégager ce gouvernement : d’une grève reconductible de l’ensemble des secteurs touchés, d’un -mouvement d’ensemble.
Mais nous avons besoin de nous organiser spécifiquement à l’intérieur et à l’extérieur de ces mouvements afin que nos revendications en tant que femmes et LGBTI ne soient pas oubliées comme c’est bien souvent le cas.
Mimosa Effe