Des dizaines de milliers de personnes ont rejoint le Pôle de luttes le 26 juin pour une Pride revendicative de Pantin à République. La commission LGBTI du NPA a participé à la construction de ce Pôle de luttes qui rassemblait les organisations : Acceptess-T, Act Up Paris, FièrEs, le STRASS (Syndicat du travail sexuel en France), l’UCL.
L’idée de ce pôle était une volonté de construire un espace de politisation avec des revendications claires autour des questions LGBTI, refusant la politique du gouvernement et affirmant vouloir dégager les idées réactionnaires et celles et ceux qui les portent.
« Dans cette société, nous ne serons jamais libres »
Les prises de parole ont amorcé le début de la marche. À la suite de FièrEs, Mimosa de la commission LGBTI du NPA a dénoncé au micro l’hypocrisie du gouvernement face aux conséquences de la crise sur nos vies. L’intervention a été ponctuée de reprises en chœur de slogans « Macron, démission ! »
« On est avant tout, même si on voudrait nous faire croire le contraire, des travailleuses et des travailleurs, des personnes précaires. Il faut une mobilisation de masse de l’ensemble des gens qui sont oppriméEs, exploitéEs, aliénéEs par le système capitaliste. […] On sait très bien que dans cette société, nous ne serons jamais libres. C’est pour ça qu’il faut que les LGBTI renversent cette société ».
La marche s’est élancée au rythme des slogans et du mix de la DJ Barbara Butch. Les militantes travailleuses du sexe racisées étaient en tête devant les banderoles. Loin de ces trop nombreuses années où l’avant du cortège alignait les personnalités de la politique bourgeoise en chemise blanche.
Ce qui a marqué dans cette marche, c’est aussi qu’elle a été débarrassée des chars marchands qui délavent à grand coup de pinkwashing la portée de nos revendications. L’association de flics FLAG n’y a pas participé, tout comme l’association sioniste Beit Haverim. Cependant, nous ne pouvons que constater que l’ensemble des problèmes n’ont pas été réglés : toutes celles et ceux qui défendent une politique de droite, de casse de nos emplois et d’accentuation de nos conditions de précarité n’ont rien à faire dans une marche pour l’égalité.
Ce qui montre à quel point le Pôle de luttes était nécessaire. Parmi les revendications du Pôle de luttes, la régularisation de toutes les personnes sans-papiers et le libre accès aux parcours de transition.
« Le temps est pourri, le gouvernement aussi ! »
Après huit ans de tergiversation des gouvernements Hollande et Macron, les LGBTI ont bien compris que c’est dans la rue que ça se passe pour gagner la Procréation médicalement assistée (PMA). Tout au long cortège, les manifestantEs n’étaient pas seulement là pour le plaisir de se retrouver après un an et demi sans lieux communautaires, mais aussi pour combattre un « cis-tème » excluant1. Les jeunes venus défiler en masse réclament l’interdiction des thérapies de conversion et la fin de toutes les formes de violence subies par les personnes LGBTI.
Au milieu de la marche, l’association ACT-UP a pris la parole et lancé un die-in. Les manifestantEs se sont couchés en mémoire des victimes du sida pendant que la sirène retentissait.
« Assez de cette société qui oppresse les trans, les gouines et les pédés ! »
Des agressions transphobes se sont produites en marge du cortège. Une personne transgenre a été interpellée par la police après avoir été agressée par un petit groupe de « féministes » d’extrême droite TERF (Trans-Exclusionary Radical Feminist), venues provoquer les manifestantEs avec des slogans nauséabonds. Cette agression montre une fois de plus que les flics n’ont rien à faire dans nos fiertés et que nous devons organiser notre sécurité nous-mêmes.
Le bilan de cette manifestation est toutefois positif. Le NPA a prouvé qu’il est possible de porter des messages radicaux dans un cadre unitaire. Mais la politique que nous avons portée en commun avec l’ensemble des organisations du Pôle de luttes ne doit pas s’arrêter là. Nous voulons construire un mouvement de masse capable de gagner sur nos revendications.
À l’arrivée place de la République, Mimi, présidente d’Acceptess-T, a interpellé la foule pour la dernière prise de parole sur la nécessité de fédérer les LGBTI dans les luttes face à l’exploitation.
Le combat se poursuit pour des victoires immédiates (fin des thérapies de conversion, PMA remboursée pour toutes et tous) et pour construire un mouvement d’ensemble ancré dans la classe ouvrière. « Aujourd’hui dans la rue, demain on continue ! »… jusqu’à la révolution.
- 1. « Cis » désigne une personne en accord avec le genre qu’on lui a assigné à la naissance.