4,1 millions de personnes mal logé·e·s en France 2023
Le rapport annuel de la Fondation Abbé-Pierre (FAP) fait l’état des lieux de la situation du mal-logement en France. Le bilan de la première année du quinquennat Macron 2 est accablant ! Les personnes « privées de logement personnel » (sans domicile, en chambres d’hôtel, habitations de fortune, hébergement « contraint » chez des tiers), sont estimées à 1 098 000. Les personnes « vivant dans des conditions de logement très difficiles » (privation de confort, surpeuplement « accentué ») à 2 819 000, auxquelles s’ajoutent les gens du voyage dans de mauvaises conditions d’habitat et les résidents de « foyers de travailleurs migrants non traités ». Soit un total de 4 148 000 de personnes mal logées.
1 299 000 personnes en situation de surpeuplement dit « modéré » (une pièce de moins que la norme). 1 210 000 locataires en situation d’impayés (loyers ou charges), risquant une expulsion locative. 1 123 000 propriétaires occupants, vivant dans des copropriétés en difficulté. Les ménages « ayant eu froid » représentent 3 558 000 personnes. L’effort financier excessif (plus de 35 % des revenus consacrés au logement) touche 5 732 000 personnes
Après la crise sanitaire mondiale qui a durement touché les plus pauvres, 2022 a été l’année d’une inflation record notamment des prix de l’énergie. Les plus pauvres n’ont pas pu compter sur les politiques publiques pour les protéger ! La FAP estime que la première année de Macron 2 aura été : « une année blanche ou presque dans la lutte contre le mal-logement, marquée par la poursuite des coupes budgétaires ».
Des enfants à la rue en hiver, des femmes enceintes ou de jeunes mères avec leurs nourrissons sont régulièrement refusées par les services d’hébergement faute de places. Les expulsions sans relogement se multiplient : partout des squats et campements sont évacués par les flics (2 078 expulsions collectives entre novembre 2021 et octobre 2022 contre 1 330 l’année précédente). Des logements de plus en plus chers face à des ménages au budget miné par les dépenses contraintes (charges locatives, frais de chauffage, assurances...).
Les perspectives de construction de HLM sont très mauvaises : on est passé de 124 000 logements sociaux financés en 2016 à 95 000 en 2021. Très loin donc des 150 000 HLM par an, présentés un temps comme objectif officiel. Un avenir bien sombre, donc, sachant que 2,3 millions de ménages sont en attente de logement social.