La cour d'appel a ordonné l'expulsion, sans délai, de l'hôtel particulier que les militants de Jeudi noir occupaient depuis le 27 octobre 2009, décision judiciaire assortie du versement de 80 000 euros d'indemnités à la propriétaire, une vieille dame de 88 ans, résidant en maison de retraite.
Ce jugement, intervenant à la veille de la trêve hivernale, non seulement risque de jeter à la rue des jeunes précaires mais essaye de leur mettre la tête sous l'eau en leur faisant payer de lourdes indemnités.
En occupant cet hôtel particulier, Jeudi noir voulait attirer l'attention de la population, des pouvoirs publics sur le fait que, depuis 45 ans, cet immeuble de 1500 m2 était inoccupé.
Dans ses attendus, la cour d'appel reconnaît cette louable intention des squatteurs de Jeudi noir, qui, d'ailleurs, avait proposé de payer une indemnité d'occupation et de quitter les lieux dès que des travaux seraient entamés pour rendre l'hôtel habitable. Proposition rejetée par la propriétaire.
Jeudi noir se trouve donc à la merci d'une expulsion !
C'est toute l'hypocrisie d'une politique gouvernementale qui d'un côté fait voter la loi Dalo, de l'autre ne prend aucune mesure réelle pour appliquer la réquisition des logements vides, ne favorise en aucune manière la construction massive de logements sociaux de bonne qualité.
Le NPA qui avait soutenu l'occupation de cet hôtel particulier, assure Jeudi noir et les occupants de l'hôtel de son soutien total.
Le 22 octobre 2010.