Publié le Lundi 1 novembre 2021 à 11h16.

Contre les expulsions locatives, la lutte paie !

À Quimper (Finistère) comme ailleurs, l’approche de la « trêve hivernale » (période de quelques mois où en « théorie » on ne met plus les gens à la rue) est précédée par l’exécution d’une salve d’expulsions locatives jusqu’à la date fatidique, le 31 octobre à minuit.

Alerté par des locataires et déjà en mouvement depuis plusieurs mois, le collectif « Urgence un toit pour toutes et tous », constitué de diverses associations mais aussi de syndicats comme Solidaires ou la CNT et de partis dont le NPA, s’est fortement mobilisé dans la détermination et la durée pour empêcher ces mises à la rue.

Tant dans le parc privé que public (OPAC) ces dizaines d’expulsions à la demande des bailleurs et orchestrées par la préfecture frappent de plein fouet des personnes et familles parmi les plus démunies, les plus précarisées, dont parmi elles des demandeuses d’asile, des déboutées du droit au séjour, interdit de droit au travail et donc sans revenus.

Un toit c’est un Droit

Après avoir pu par diverses actions courant mai et juin repousser les menaces d’expulsions prévues en juin et juillet, celles-ci sont devenues exécutoires à quelques jours de « la trêve hivernale » comme si au plus vite il fallait se débarrasser d’un surplus encombrant !!!

Très vite nous avons organisé la riposte et sommes venu.es nombreuses et nombreux nous opposer aux expulsions devant les logements puis en soutien pour trouver des solutions de relogement, d’hébergement dont l’état, malgré la circulaire Schiappa,Wargon, se montrait bien incapable de mettre en œuvre.

La mobilisation a pris de l’ampleur vers le conseil départemental, la mairie, la préfecture et surtout l’empêchement physique de l’expulsion d’une famille avec deux enfants,bien relayé par la presse locale. Cette opposition à l’expulsion, alors même que serrurier et policiers avaient déjà entamés l’ouverture en force de la porte, derrière laquelle nous étions avec la famille, a obligé la préfecture à revenir sur ces ordres.

Le soutien s’amplifiant, les actions devenant de plus en plus visibles, les lignes ont commencé à bouger.

Enfin, le lendemain le préfet s’est engagé à ne plus appliquer d’expulsion à l’égard des familles avec enfants, quel que soit leur statut.

Même si cette décision n’est qu’une victoire provisoire de quelques mois et demeure fragile nous tirons un bilan positif tout en maintenant notre vigilance .

Il est évident que c’est la ténacité, la détermination et la solidarité, en particulier des enseignants et parents d’élèves, qui a permis de bloquer les expulsions.

Alors certes, tout n’est pas joué et la lutte continue en particulier pour ouvrir des logements vides et soutenir de jeunes mineurs non accompagnés que le département , dont c’est la mission, ne met pas à l’abri (hébergement et accompagnement) au motif que le vice-procureur remet en cause leur minorité, pourtant avérée. D’ors et déjà, une manifestation s’organise.

Au fil des jours et des actions le collectif s’est renforcé, a pris de l’assurance, conscient que sa mobilisation au travers de sa diversité, de sa détermination et de son unité a porté ses fruits et que c’est cette voie que nous devons suivre .