Cécile Duflot, la ministre du logement, nous avait pourtant promis la fin de la « politique du thermomètre ». Et Jean-Marc Ayrault avait même surenchéri en annonçant le recensement des logements vides réquisitionnables. Oui mais voilà, c’était en novembre 2012… Depuis, l’hiver est passé et le gouvernement a mangé son chapeau. Il a retardé de 15 jours la date de la fin de la trêve hivernale en raison du retour du froid et de la neige, et malgré ce délai on ne voit toujours rien arriver côté réquisition. Il paraît que c’est difficile, lâche-t-on dans les coulisses du ministère. Résultat : dès le 1er avril, pour les expulsables, retour de l’angoisse de voir débouler huissier, police et déménageurs. La pénurie de logements se rappelle violemment au souvenir de la ministre. En septembre 2012, Cécile Duflot était venue au chevet des familles jetées à la rue suite à l’incendie de leur immeuble du 39 Gabriel-Péri à Saint-Denis. Un nouvel incendie vient de se produire, dans la ville mitoyenne d'Aubervilliers, un immeuble insalubre donc dangereux. Elle a renouvelé ses engagements de relogement auprès des sinistrés mais rappelons que les habitantEs du 39 Gabriel-Péri sont toujours hébergés à l’hôtel à de rares exceptions près. Tout reste à faire. Elle annonce même son objectif de diviser par deux le nombre de morts par incendie grâce à l’installation de détecteurs de fumée et d’alarmes incendie. On imagine bien l’utilité des détecteurs de fumée dans des immeubles insalubres, bien souvent sans eau ni électricité ! Encore un nouveau gadget alors que l’essentiel n’est pas fait : appliquer la loi de réquisition, appliquer le relogement prioritaire des Dalo, proposer des logements décents aux mal-logés, à des loyers compatibles avec le niveau de leur revenus. Et bannir du droit la possibilité d'expulser d’un immeuble sans solution alternative décente. Un vrai programme d’urgence sociale. JMB
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