Publié le Jeudi 27 juillet 2017 à 12h45.

Le shérif de Nottingham aux commandes

La diminution des APL lève un peu plus le voile sur la politique de Macron ; pour ceux qui en doutaient encore, c’est un vol des classes populaires pour donner aux plus riches, au grand patronat.

La baisse des APL de cinq euros par mois devrait représenter une économie mensuelle de 32,5 millions d’euros. Une économie bien ridicule comparée au 7 milliards que les mesures sur l’ISF et les revenus immobiliers vont faire perdre à l’État. Si ce qui guidait le gouvernement était de faire des économies, il aurait également pu réduire le CICE de 0,017 % par an, ou prélever 0,07 % par an sur le patrimoine des 500 plus grosses fortunes1… L’objectif est bien de signifier aux plus pauvres qu’ils doivent s’habituer à l’être encore plus, à rogner toujours et toujours.

Pour rendre concrète la chose : les APL représentent plus de six millions de ménages aidés, dont 800 000 étudiantEs. Elle permet de faire passer, en moyenne, la part du loyer dans les dépenses de 50 à 23 %. 60 % des personnes qui en bénéficient ont des revenus inférieurs au seuil de pauvreté. Dans un contexte où 90 % des locataires du parc privé et 50 % des locataires du parc social s’acquittent d’un loyer supérieur au plafond défini par la loi…

On comprend alors ce que ces cinq euros mensuels représentent pour les millions de personnes qui comptent chaque euro de dépense.

Seul motif de réjouissance pour nous, la popularité de Macron a chuté de 10 % depuis un mois. Une dégringolade pire encore que celle de Hollande ! De plus en plus de gens commencent à s’apercevoir qu’il ne suffisait pas de dégager le PS et Les Républicains pour que la situation s’améliore. Car Macron poursuit bien la même politique, répressive, antisociale et raciste, mais en l’accélérant encore un peu plus.

Il nous reste à concrétiser l’opposition à sa politique par une mobilisation massive dès la grève du 12 septembre prochain, qu’il nous faudra préparer tout au long de l’été et à la rentrée.

Antoine Larrache 

  • 1. Selon Maxime Combe, économiste.