Publié le Mardi 18 décembre 2012 à 10h51.

Logement : les sans-logis ne demandent pas la charité

Hiver. Froid. Et le retour du crocodile capitaliste et de ses larmes : il y a des gens qui vivent dans la rue, et même des enfants. Une seule solution : en finir avec l’hébergement d’urgence ! Parce que tous ceux qui survivent dans la rue, ou dans des logements indignes, ou dans des logements dont on va les expulser, ont droit à un vrai logement. Ce qui ne va pas se faire avec quelques améliorations dans la politique du logement qui ne cachent pas l’essentiel : 1. Maintien de dispositifs de défiscalisation – qui comme la loi Scellier vont continuer à faire construire là où ce n’est pas urgent. 2. Maintien du plan ANRU – des logements sociaux en bon état vont encore être démolis pour faire place à des logements plus chers. 3. Maintien des obstacles aux réquisitions – les propriétaires ont un délai de deux ans pour faire des travaux et louer leur bien. Ce qui diminue beaucoup l’impact de la réduction du délai pour déclarer un logement vacant. 4. Maintien de la logique du marché et de la spéculation pour la construction – en dix ans, les coûts de construction ont grimpé de 85 %, tandis que les loyers augmentaient de 30 %. Et ce sont les futurs loyers qui déterminent la nature et le volume de l’emprunt : d’où l’inflation de logements en PLS (des loyers à 1 000 euros pour 70 m2 dans des quartiers populaires) qui sont toujours comptabilisés dans les 25 % de la loi SRU (grâce au PS, un petit 5 % de plus et aucun changement dans les contraintes ou gestion de ce pourcentage). Tout cela, le PS ne l’a pas découvert au mois de mai. De même, nous ne découvrons pas qu’il annonce des constructions sans se donner les moyens de le faire. Non à l’Église capitaliste ?Cécile Duflot a suggéré à l’Église qui a des grands jardins et des bâtiments quasi vides dans Paris1 d’y accueillir des sans-logis. Et puisqu’elle ne parlait que de charité, l’Église a répondu qu’elle ne l’avait pas attendue. Polémique qui cache que le gouvernement n’a pas engagé de réquisition ? Pourtant, le DAL et Jeudi noir le lui avait rappelé en organisant, le 31 octobre, une visite guidée de bâtiments vides dans Paris : immeubles appartenant à des sociétés foncières, des compagnies d’assurance, des banques, des propriétaires privés ou à l’État. À réquisitionner ! Pour y installer des logements.Isabelle Guichard1. Pour en savoir plus sur les richesses et la gestion de l’Église ca(tho)pitaliste, voir la revue des cathos indignés : http://golias-news.fr