Condamnées à errer de campement en abri de fortune, en butte à l’indécente décision de la mairie de Rennes de les faire expulser, via le tribunal administratif, de la halle de tennis insalubre qu’elle avait dû leur concéder, les personnes exilées dépourvues de logement ont refusé d’être à ce point maltraitées et, avec des militantEs les soutenant, ont pris leurs responsabilités.
Le vendredi 12 janvier, elles ont, toutes ensemble, procédé à la réquisition d’un bâtiment vide appartenant au Conseil régional. Ce petit immeuble était vide depuis des mois sans qu’aucunE éluE au Conseil régional n’ait l’idée de le mettre à disposition des personnes à la rue ! Voilà donc qui est fait !
Enfin à l’abri, mais...
Après avoir appris par la voix de la présidence qu’il n’y aurait pas d’expulsion du bâtiment et que les personnes l’occupant seraient traitées « avec humanité » (au pays de Macron, de Darmanin et de ses préfets, on sait ce que ça veut dire !), les migrantEs et leurs soutiens ont lu dans la presse qu’un référé avait été déposé pour demander aux juges de faire expulser les occupantEs. Pire, les arguments invoqués renvoient à des prises de position hostiles du RN (quelle surprise !) et favorables des écologistes ! Le président, tout désorienté, se voit contraint de s’abriter derrière une décision de justice. Quel courage politique, en voilà un qui a bien été formé à l’école de Le Drian et consorts !
Faire front !
Depuis des années, le même scénario se répète : le refus de l’État d’accueillir les personnes les plus vulnérables, l’obstination de la mairie qui répète à l’envi qu’elle « fait déjà beaucoup », conduisent à l’installation de campements qui, l’hiver arrivant, deviennent invivables. Il faut alors s’imposer, ouvrir un gymnase ou, dans le meilleur des cas, procéder avec les migrantEs à l’ouverture d’un bâtiment vide.
Le NPA de Rennes a pris et prendra toute sa place dans le soutien à cette réquisition, dans l’interpellation et le contact avec les éluEs, dans la construction du mouvement de solidarité aux personnes exilées. De la façon la plus concrète qui soit en leur apportant son aide dans leurs efforts pour faire de ce petit immeuble un lieu de vie digne. De la façon la plus politique qui soit, en mettant le soutien à cette réquisition au cœur de la manifestation du 21 janvier contre la loi Darmanin, pour combattre efficacement ce texte raciste et excluant, pour combattre effectivement l’autoritarisme et l’arbitraire de ce gouvernement.
Réquisition !
Les solutions existent, qui permettraient d’atteindre l’objectif élémentaire de zéro personne à la rue ! Le NPA, dans un communiqué, exige de la ville de Rennes, de la métropole, du département, de la région, qui se réclament toutes de la gauche, d’en finir avec les déclarations fallacieuses, de faire publiquement l’inventaire des logements et des bâtiments vides leur appartenant, et de les mettre à la disposition des sans-abris, français ou immigrés, pour que cesse le scandale de la survie à la rue !