Publié le Vendredi 13 novembre 2015 à 07h47.

Rouen (76) : La lutte pour le droit au logement au cœur de la ville

Après la tentative avortée la semaine précédente d’une installation de campement devant un immeuble administratif vide pour lequel l’État paie un loyer de 100 000 euros par mois, le Collectif 76 des travailleurs sociaux et le DAL (Droit au logement), avec plus d’une dizaine de familles sans solution de logement, sont installés depuis vendredi 6 novembre devant la mairie.

Cette fois, le secret avait été bien gardé afin d’éviter que la police intervienne avant même le déploiement des installations de fortune. Cette action est organisée pour dénoncer une situation inhumaine qui dure depuis des mois.

En effet, chaque soir, des centaines de personnes, dont des enfants, des bébés, dorment dans la rue. Le 115 sonne dans le vide ou bien répond qu’il n’y a pas de place… alors que sur la seule commune de Rouen 7 000 logements sont vides, alors que le centre d’hébergement d’urgence de 100 places Colette-Yver reste fermé tant que les températures ne tombent pas en-dessous de – 5 degrés !

Pour le droit à ne pas dormir dans la rue...

C’est d’abord la réouverture pérenne de ce centre par la préfecture qui est exigée par les occupants de la place, pour parer à la plus grande urgence, car dans un des pays les plus riches de la planète, il est inacceptable qu’on laisse des êtres humains dormir dans la rue. Mais au-delà des mesures d’urgence, c’est le droit à un véritable logement, sans conditions de ressources et de nationalité qui doit être respecté.

En France, c’est plus de 2,6 millions de logements qui restent vides : la loi de réquisition des logements n’est jamais appliquée : la propriété privée est sacrée dans ce monde capitaliste, bien plus que la vie humaine. Alors ce que la loi ne fait pas, il faut donc l’obtenir par la lutte. Un toit c’est un droit ! De nombreux soutiens politiques (NPA, AL, PCF, EÉLV...), associatifs (RESF, FCPE...), syndicaux (Sud Santé, Solidaires...), appuient la mobilisation dont on peut espérer, à l’heure où nous écrivons, qu’elle débouche sur la satisfaction des revendications les plus urgentes.

Le NPA agglomération de Rouen