Publié le Mercredi 2 juin 2021 à 07h36.

Un toit, plus que jamais un droit !

Après une prolongation concédée par le pouvoir pour cause de pandémie, la trêve hivernale s’est achevée lundi 31 mai. Les expulsions locatives vont donc pouvoir reprendre... La question du logement reste un véritable scandale qui met en relief les inégalités générées par un système incapable de répondre aux besoins fondamentaux de la population.

Le Droit au logement (DAL) et la Fondation Abbé Pierre le confirment : la crise sanitaire a fragilisé la catégorie la plus précaire de la population, au niveau de l’emploi et des revenus, et donc aussi sur le terrain du logement. Ainsi, 30 000 locataires sont aujourd’hui menacés d’expulsion, ce qui représente plus de 60 000 personnes. Deux fois plus qu’avant le début de la pandémie ! Pourtant, si on est sans logis, les chiffres sont sans appel : on meurt en moyenne à 40 ans, avec une espérance de vie de quinze ans… Quand on sait que la France, pays riche, compte actuellement 3,1 millions de logements vides, ne rien faire est donc tout simplement criminel !

Les associations qui se battent au quotidien pour le droit au logement ont logiquement demandé la prolongation de la trêve hivernale jusqu’à la fin de l’année. Mais la ministre du Logement, Emmanuelle Wargon, l’a dit tout net : il n’y aura pas d’« année blanche » en ce qui concerne les expulsions. Rien d’étonnant au vu des mesures prises depuis son arrivée : baisse des APL, réduction des aides à la construction de logements sociaux, mesures encourageant la spéculation immobilière, développement des grands projets socialement inutiles et financièrement coûteux (JO 2024, ANRU…), agression et démantèlement des campements de sans-logis (en particulier ceux occupés par des migrantEs)...

Dimanche dernier à Paris, entre 2 000 et 3 000 manifestantEs ont pris la rue pour défendre le droit au logement contre la reprise des expulsions locatives. Avec elles et eux, nous pensons qu’il est urgent de défendre un toit pour touTEs, un besoin vital au même titre que pouvoir se nourrir, se soigner ou s’habiller. Cela passe d’abord la réquisition des logements et immeubles de bureaux inoccupés depuis deux ans grâce par la stricte application de la loi, la construction de 200 000 logements sociaux par an, l’arrêt de la vente des logements HLM et la renationalisation des sociétés HLM, le blocage des loyers... Et, en matière de construction, de réquisition, c’est à la population de contrôler ses besoins et de décider, pas à ce gouvernement criminel !