Mardi 12 mai, la visite de Philippe Poutou a amené du baume au cœur des travailleurs de cette fonderie, en grève depuis le 20 avril pour protester contre le licenciement de 5 de leurs camarades (voir l’Anticapitaliste n°288).
Pour avoir voulu créer une section syndicale CGT, sans doute perçus par le patron comme les meneurs, 5 ouvriers se sont vus notifier leur exclusion de l’établissement sous des prétextes mensongers : harcèlement des travailleurs pour qu’ils prennent leur carte à la CGT, altercation avec un camarade...La quarantaine de syndiqués CGT se sont mis en grève pour leur réintégration. Le patron de l’usine reste sourd et menaçant vis-à-vis des grévistes. Un véritable patron de choc qui estime que défendre ses droits est un crime de lèse majesté. Pas étonnant que les travailleurs de la production, où les conditions de travail sont extrêmement pénibles, ne sont que des travailleurs turcs... Ce triste sire utilise la discrimination entre les salariés pour mieux régner.
L’isolement est rompu mais...La lutte est restée plutôt isolée les trois premières semaines. Est-ce la venue de Philippe, faisant se déplacer la télé régionale, qui a fait bouger les choses ? Le lendemain, l’UL CGT appelait à un rassemblement devant l’usine et bloquait les entrées. Les pouvoirs publics se sont activés : le sous-préfet a reçu les salariés licenciés, puis le patron qui, en quelques minutes, a dit que sa décision était irrévocable. Le député PS et le sénateur maire PS d’Audincourt se sont manifestés...Ceci rompt quelque peu l’isolement des grévistes mais la lutte reste difficile, et on se demande quel rapport de forces pourrait faire plier ce véritable maître des forges ayant tout pouvoir sur « ses » ouvriers ? Lundi 18 mai, la grève se poursuivait (5e semaine). L’UL CGT appelle ses militants à être nombreux devant les portes de l’usine. Et la solidarité financière s’organise.
CorrespondantEs