Publié le Dimanche 14 octobre 2012 à 10h55.

Droits des Femmes

À Lyon,les restructurations menacent le droit des femmes à disposer de leur corps !

Trois ans après la fermeture de l’hôpital Hôtel-Dieu et le transfert du centre d’interruption volontaire de grossesse (CIVG) vers l’hôpital Édouard-Herriot, les services d’orthogénie lyonnais, qui pratiquent les IVG, sont de nouveau menacés car peu rentables (CIVG de la Croix-Rousse et CIVG de Lyon-Sud).
À la Croix-Rousse, plusieurs scénarios sont à l’étude. Tous vont dans le sens d’un éclatement du service d’IVG : un espace pour le premier accueil et les consultations, et le transfert des lits d’hospitalisation vers le service de gynécologie. À Lyon-Sud, toujours dans une logique de rentabilité, une première restructuration vient d’être présentée. Ici aussi est prévue la délocalisation des lits d’IVG vers la gynécologie. Au cours de cette restructuration, le service d’IVG passerait de deux personnes actuellement (une infirmière et une aide-soignante),à une seule.
Après l’annonce de fermeture du centre IVG de l’Hôtel-Dieu en 2009, un collectif de défense de l’IVG à Lyon s’est constitué. Il regroupe des associations féministes, le Planning familial du Rhône, des syndicats (CGT, Sud), des groupes politique (NPA, LO, Gauche unitaire/Front de Gauche, CGA) ainsi que des travailleurEs des centres IVG de la Croix-Rousse, d’Édouard-Herriot et de Lyon-Sud.
Cet été, le Planning familial avait tiré la sonnette d’alarme avec un communiqué de presse « Ce mois d’août 2012, les Lyonnaises doivent aller se faire avorter ailleurs ! » alertant sur le fait qu’au mois d’août un seul centre IVG était ouvert. Une réunion a eu lieu entre l’Agence régionale de santé (ARS) et le Planning pour faire le point sur la situation de la prise en charge des IVG cet été.
Le discours de l’ARS va évidemment dans le sens des restructurations, la mise en accusation du Planning qui souhaitait le maintien des quatre CIVG et donc du personnel, la tentative d’opposer le Planning et les travailleurEs des CIVG, la culpabilisation des femmes qui n’auraient pas honoré leurs rendez-vous cet été (après un véritable parcours de la combattante pour en obtenir un).
Les travailleurEs de l’hôpital de la Croix-Rousse se sont mis en grève le 20 septembre (13 % de grévistes) et ont manifesté devant la direction des Hospices civils de Lyon (HCL) avec les personnelLEs de ceux-ci.
Une manifestation est prévue le samedi 27 octobre à 14 h 30 (M° Hénon) à l’appel du collectif de défense de l’IVG pour le maintien des CIVG de la Croix-Rousse et de Lyon-Sud.
La réorganisation des services remet en cause le droit à l’avortement. Les restructurations sont une menace pour les droits des femmes à disposer de leur corps et une attaque contre les personnels hospitaliers qui sont majoritairement des femmes. En France, 150 centres IVG ont déjà disparu en dix ans.
Face à la logique capitaliste et pour les droits des femmes, premières touchées par la crise, nous devons lutter pour imposer de vrais services publics, l’interdiction des licenciements, le droit des femmes à disposer de leur corps !