Un nouveau ministre d’un gouvernement Macron est donc accusé par deux victimes de violences sexuelles et de viols. Après Darmanin, c’est cette fois un autre transfuge de LR, Damien Abad, chargé du ministère des Solidarités, de l’autonomie et du handicap qui est pointé.
À LR, à en croire la presse, « tout le monde savait »... mais personne n’en a parlé, en tout cas jamais pour y mettre fin ! On retrouve comme dans chaque affaire les qualificatifs approximatifs ou les « blagues graveleuses » visant a minimiser la nature de ces violences. On lit ainsi avec dégoût dans Libération que « c’était devenu une blague super récurrente de mimer l’handicapé qui attrape la fille de force » au sein du parti. Car dans ce concentré de culture du viol, le validisme et le sexisme se nouent de manière particulièrement sordide.
Il paraît évident aujourd’hui que la position de dirigeants politiques et d’élus joue un rôle déterminant dans ces nombreux cas de violences sexuelles. Pourtant, à aucun moment l’émergence (déjà ancienne) de ces paroles de victimes n’a remis en cause la carrière et l’ascension fulgurante de Abad. Macron a donc fait le choix de « prendre le risque » de nommer un ministre avec ce genre de procédures aux basques...
À croire que pour rentrer au gouvernement il n’y a que la situation apparemment en règle avec l’administration fiscale qui soit déterminante ou la perte d’une élection législative. Ces deux critères, eux, sont de fait rédhibitoires pour la récusation d’un ministre, contrairement aux accusations de viols et violences qui permettent de garder « la confiance du président de la République et de la Première ministre » comme l’annonçait encore ce lundi Abad.
Ce nouveau gouvernement, comme le précédent, démontre à nouveau le mépris du pouvoir pour les femmes et les victimes de violences sexuelles : Macron, toujours du coté des riches et des oppresseurs. Mais au-delà de la droite, le mouvement porté par #MeToo en politique démontre aussi que les violences sexuelles existent partout et également dans les partis et les organisations de gauche. Pour les combattre et les faire reculer le chemin est encore long mais il commence par deux impératifs : écouter, croire et porter la parole des victimes de violences sexuelles ; imposer le retrait politique et la démission de leur poste de tous ceux qui sont accusés ou condamnés pour violences sexistes et sexuelles. Abad et Darmanin : démission ! Ce n’est qu’un début...