Fin mars paraissait le décret répondant aux promesses du candidat Hollande : gratuité de la contraception pour les mineurs et remboursement à 100 % de l'avortement. Seulement, une fois au pouvoir, ce qui est mis en place répond assez mal aux besoins.Ce décret ne résout en effet que très partiellement les problèmes auxquels les femmes sont confrontées. Rembourser l'avortement, c'est bien… Mais ce que nous exigeons, c'est la gratuité, sinon le problème reste entier : l'avance des frais ! De plus, le nouveau décret ne prévoit pas le remboursement de l'échographie de datation ainsi que tous les actes médicaux liés à l'IVG.La situation actuelle rend toujours moins réel le droit des femmes à disposer de leur corps. L'information, l'accès à la contraception sont faibles. Le nombre de gynécologues baisse, les délais pour avorter restent trop courts, les centres d'IVG ferment… La clause de conscience permettant aux médecins de ne pas pratiquer l'avortement est maintenu, et la formation du personnel médical sur ces sujets reste minimale quand elle n'est pas tout simplement inexistante…
Rien de nouveau sous le soleil...La contraception des mineures est gratuite et anonyme dans les Plannings familiaux depuis 1974. Hélas, il en reste peu Dans les autres lieux, la gratuité sauce Hollande s'applique seulement aux filles, de 15 à 18 ans, et uniquement pour les pilules de 1re et 2e génération, le stérilet et l'implant, alors qu'ils sont peu prescrits aux mineures. Le décret exclut le préservatif, pourtant contraceptif le plus usité car protégeant des infections sexuellement transmissibles et du VIH. Le décret introduit la notion d'âge « plancher » à 15 ans qui sème la confusion avec celle de majorité sexuelle, qui a été abolie. Et il impose de présenter la carte Vitale des parents en pharmacie… Vous avez dit anonymat ?La lutte pour la gratuité et le libre accès à la contraception et à l'avortement doit donc plus que jamais continuer.
Naouel Peel