Publié le Jeudi 3 janvier 2013 à 19h04.

2013 : La fin du monde n'a pas eu lieu... Alors changeons-le !

Rappelez-vous, l’année 2012 devait s’achever sur la fin du monde. Combien d’articles et de commentaires sur cet événement qui, aussi incroyable que cela puisse paraître, n’a pas eu lieu. Disproportionné et délirant lorsque l’on met tout cela en rapport avec le peu d’articles et de commentaires sur la nécessité impérieuse et, de la possibilité objective de changer ce monde plutôt que de le voir disparaître. Il est manifestement plus envisageable et plus crédible pour la pensée dominante de discuter sérieusement de la fin du monde plutôt que de son changement.Crise climatique, folie économiqueAu-delà de l’aspect folklorique du vrai-faux calendrier maya, le calendrier capitaliste, lui, ne varie pas. Le dernier rapport du GIEC annonce par exemple, en conséquence des bouleversements climatiques en cours, des répercussions plus graves que pronostiquées jusqu’à maintenant sur la planète en termes de disparation des glaciers et de montée des mers. Et chacun de constater l’échec des sommets répétitifs à cause de la duplicité des plus grandes puissances, celui de Doha, le dernier en date, en étant l’illustration majeure. Du point de vue social, les politiques d’austérité alimentent la crise économique en privant la population des moyens de consommer ce qu’elle produit-elle-même. Le FMI l’admet à son tour. Rien n’y fait, tout ce petit monde commente le fait que nos politiques nous envoient dans le mur, tout en prenant bien soin de se gausser des voix discordantes qui oseraient débattre pour de bon des moyens de changer le mode de production et de consommation actuel, en un mot de changer réellement de société, en se débarrassant d’un système capitaliste destructeur et en crise. Ceux qui, comme nous, prétendront cela, seront au mieux considérés comme des doux rêveurs, au pire comme des réfractaires fondamentalement dangereux. Alors puisque 2012 n’aura pas été l’année de la fin du monde, faisons en sorte que 2013 soit celle de son changement.Préparer les bouleversements sociauxEn guise de vœux, le NPA vous propose de vous mettre au rythme d’un monde qui bouge afin de vivre, au-delà de nos frontières, les mêmes élans que ces peuples qui se dressent contre des politiques, qui, chez nous, ne font que débuter. La France ne vit pas en vase clos et la mondialisation capitaliste en crise, qui ne nous avait jamais vraiment quittés, nous rattrape. Hollande, Ayrault et leurs alliés trouvent des milliards pour le patronat et imposent à la population de se serrer la ceinture afin de maintenir, pendant la crise, ce perpétuel transfert de revenus, des plus pauvres aux plus riches, que nous subissons depuis trop longtemps… Avec le NPA, nous vous proposons de préparer dès maintenant les bouleversements qui s’annoncent, et dont l’issue, loin s’en faut, n’est pas écrite par avance. La Grèce, l’Espagne, le Portugal, l’Italie… autant d’exemples qui attestent que les résistances populaires et les luttes sont toujours d’actualité, autant d’événements qui soulignent l‘instabilité politique qui nous attend, et qui viennent nous redire à quel point la course de vitesse entre d’un côté les forces anticapitalistes et de l’autre l’extrême droite n’est pas un vain mot. La situation grecque nous rappelle que l’alternance politique entre droite dure et gauche molle prend du plomb dans l’aile. Nous avons des responsabilités, et donc beaucoup de pain sur la planche.S'opposer à la réaction et au social-libéralismeAlors, il est temps de prendre le relais de tous ces combats. En renforçant les mobilisations unitaires qu’il s’agit d’amplifier dès janvier : pour l'emploi et l'interdiction des licenciements, pour réquisitionner les entreprises qui mettent les salariéEs à la rue et les logements vides laissés à la spéculation, contre les politiques sécuritaires et xénophobes – notamment au côté des sans-papiers – pour l’égalité intégrale, que ce soit le droit au mariage pour touTEs ou le droit de vote des immigréEs aux élections, ou encore pour l’abandon pur et simple de l’aéroport Notre-Dame-des-Landes... Autant de fronts de lutte où la rue doit se faire entendre contre la politique du gouvernement. Le 13 janvier, les tréfonds de la droite dure et de l’extrême droite comptent manifester bruyamment contre le mariage homosexuel, le droit de vote des immigréEs et le racisme anti-blanc (sic !). Rien que ça, une vraie marche du Ku Klux Klan ! À nous de montrer que c’est bien la gauche sociale et politique qui tient le haut du pavé, même lorsque le PS est au pouvoir. Et de creuser le sillon d'une opposition unitaire, sociale et politique, à la gauche du gouvernement, vers une rupture anticapitaliste.Olivier Besancenot, Christine Poupin et Philippe Poutou