Publié le Jeudi 25 mars 2010 à 20h38.

27 mars : No Sarkozy Day !

Samedi 27 mars, à l’exemple de ce qui s’est passé en décembre pour Berlusconi, un « No Sarkozy Day » est organisé en France avec manifestation, artistes de rue et concert gratuit.Le 5 décembre 2009, plus de 350 000 Italiens demandaient dans les rues de Rome la démission de Silvio Berlusconi au cours d’un « No Berlusconi day ». Le « No Sarkozy day » a vu le jour en France suite à cette belle démonstration de nos voisins. En effet, peu de temps avant le « No Berlusconi Day », des utilisateurs de Facebook tentaient déjà de se regrouper dans l’idée de demander la démission de Sarkozy. Au lendemain de la manifestation italienne, l’idée a grandi et le groupe sur Facebook a changé de nom pour se transformer en « No Sarkozy day ! 27 mars 2010 objectif 1 million », l’idée n’étant plus de réclamer sa démission – assez irréaliste – mais plutôt d’envoyer un signal très clair disant non à la politique menée. Ce n’est pas l’homme qui est visé, mais le responsable politique, plus exactement la politique dont il est responsable. La date du 27 mars enfin fixée, il était temps de s’organiser concrètement.

Afin de centraliser toutes les initiatives, le site www.no-sarkozy-day.fr, géré par une équipe indépendante de tout syndicat ou parti politique, voit le jour. Tout le monde peu apporter sa contribution à cette journée. En allant sur le site, on peut télécharger les tracts pour les diffuser massivement afin d’associer un maximum de personnes à l’initiative. Celle-ci, ni politicienne ni partisane, doit fédérer tous ceux qui y adhèrent, indépendamment des structures existantes, partis ou syndicats. Un mois après la publication en ligne de l’appel pour un No Sarkozy Day, 120 blogueurs ont relayé le mouvement et plus de 8 800 personnes ont signé l’appel. 380 000 membres sont entrés dans le groupe Facebook consacré à cette journée, sans compter les groupes locaux. Aujourd’hui, on peut estimer que 1 500 personnes se sont réellement investies pour cette mobilisation, même s’il existe encore des difficultés à concrétiser les bonnes volontés issues d’Internet.

Dans les jours à venir, les organisateurs s’attendent à une augmentation du trafic sur le site internet qui accueille déjà en moyenne 5 000 visites par jour et un engouement plus massif de la part de tous ces gens usés par la politique menée par le gouvernement. Autour de l’événement, des réalisations diverses voient le jour afin de faire « buzzer » : vidéos, visuels d’affiches, autocollants... Si on peut regretter la tendance à la marchandisation de l’événement, on ne peut nier le fait que cette journée prend une certaine ampleur, du moins sur le net. Mais qu’en sera-t-il samedi ? La manifestation prend peu à peu forme. À Paris déjà, le parcours a été déposé. Tout commencera à 14 heures, place de la République. Tout le long du parcours, des artistes de rue accompagneront la manifestation, notamment avec un char musical mis en place sur un 19 tonnes. À 19 heures, des assemblées ouvertes seront organisées, place d’Italie, pour réfléchir à la suite du mouvement. Ensuite, un grand concert gratuit sera donné après 20 heures. Le No Sarkozy Day parisien se veut en effet particulièrement rassembleur et festif. Mais partout en France, un même enthousiasme est palpable. Le mouvement, autogéré, pourra ainsi prendre la forme d’un festival, d’un mur d’expression, d’un rendez-vous de prises de parole selon les villes... Bref, tout ce qui s’annonce sera riche et diversifié. Mais justement, dans cette effervescence antisarko, que peut-on espérer de cette journée ? On reproche déjà ici ou là, l’absence de perspective du No Sarkozy Day. Pourtant les organisateurs ne perçoivent cette journée que comme un point de départ, une étincelle pour la suite. Le rassemblement, qu’ils espèrent massif, sera l’occasion de se regrouper, au-delà des divergences politiques, toutes et tous. Une association, L’onde violette, a été créée afin de donner un cadre juridique à l’organisation et pour permettre un après 27 mars. Par le biais d’assemblées générales populaires, de cahiers de doléances, l’objectif est de redonner le pouvoir au peuple en touchant tous les milieux.

Le 27 mars, le No Sarkozy day, offre à la rue une possibilité de se faire entendre, puisqu’il est de notre devoir de nous rassembler pour dire non à ceux qui prétendent nous gouverner. « Les perspectives, comme l’explique Benjamin Ball, l’un des organisateurs du mouvement, c’est tous ceux qui seront dans la rue qui les poseront ». Faisons-nous confiance, et faisons de cette journée une vague de poings levés, en participant au No Sarkozy Day ou à la manifestation en soutien à la Palestine ou encore à celle – « Ni pauvres, ni soumis » – qui proteste contre la dégradation des conditions de vie des personnes handicapées. Coralie Wawrzyniak