«Mais enfin, si ça vous fait plaisir, franchement, ça coûte pas très cher. » C’est dans ces termes vomissant la démagogie que le revenant Sarkozy a répondu à un parterre d’homophobes qui réclamait l’abrogation de la loi Taubira lors d’un meeting samedi 15 novembre organisé par le mouvement Sens commun, issu de la Manif pour tous... Cerné par plusieurs enquêtes judiciaires dans lesquelles son nom apparaît, le battu de 2012 ne semble avoir comme seul recours que le retour à l’Élysée pour échapper à la justice. Il fait donc feu de tout bois – y compris en faisant des promesses intenables – pour atteindre son havre d’impunité qui passe par l’étape de la présidence de la future ex-UMP. Peu lui importe si, ce faisant, tenant des propos populistes et souvent mensongers comme le montrent plusieurs journaux, il dévalorise la « magistrature suprême », que les politiciens et la plupart des médias s’évertuent à souhaiter exemplaire de manière à cacher aux oppriméEs et exploitéEs sa véritable fonction de serviteur des classes dominantes... Ces mêmes politiciens qui prêchent le respect des valeurs morales mais n’hésitent pas à flatter les plus bas instincts pour arriver à leurs buts. Sarkozy exprime sans doute de la manière la plus caricaturale et révulsante le mépris pour la population, ce mépris qui caractérise ses semblables, issus le plus souvent des classes sociales privilégiées. Et les affaires récentes qui ont touché ministres et parlementaires, montrent que beaucoup de celles et ceux qui considèrent la politique comme un métier – à droite comme à gauche – contribuent en réalité à alimenter la crise de représentation politique qui nourrit le rejet des partis et la poussée de l’extrême droite. Il n’y aura donc pas d’alternative, pas de nouvelle République, sans une rupture avec ces pratiques et ce système institutionnel capitaliste volontairement coupé des classes populaires et de leurs préoccupations pour mieux les asservir. Rupture aussi avec ces hommes et femmes politiques qui les incarnent. Pas de replâtrage possible, mais au contraire la nécessité de construire d’autres formes de représentation, démocratiques et auto-organisées, sans Président et sans Sénat, dans lesquelles les éluEs devraient rendre des comptes, seraient révocables, ne gagneraient pas plus que le salaire moyen de la population… Alors oui, abroger Sarkozy… et tout ce système.
Côme Pierron