Le nouveau Premier ministre, dans son discours de politique générale, s’est inscrit dans une histoire longue, française et européenne, en prenant, entre autres, pour modèle Jean Monnet, Valéry Giscard d’Estaing et Jacques Delors. Il a pris les accents de la bourgeoisie éternelle : celle qui comprend les fractures et les injustices, mais n’entend pas changer le système, juste tenter de le faire mieux tourner. Ainsi veut-il rouvrir les cahiers de doléances des Gilets jaunes dont les revendications sont pourtant bien connues !
La promesse de Bayrou : réaffirmer une stature dans un monde fracturé, plein d’ennemis, dont il s’est servi pour encourager l’unité de la nation et du peuple français, et notamment pour affronter la dette, premier sujet abordé, au cœur de sa politique.
Mais, la « promesse française », nous le savions, ne saurait nous satisfaire. Bayrou, sur bien des sujets, reprend la politique de Barnier. En matière d’immigration, par exemple. Mais aussi d’écologie.
Et, c’est évidemment, sur la réforme des retraites de 2023, adoptée grâce à l’article de 49.3 désormais associée au nom d’Élisabeth Borne (dont Bayrou a, par trois fois, au moins chanté les louanges) que le Premier ministre ne tient pas sa promesse.
Il n’annonce ni suspension ni abrogation de la réforme honnie. Au contraire, il fait diversion en proposant la tenue d’un conclave pour discuter des retraites tout en faisant de notre système par répartition, issu des conquêtes sociales du mouvement ouvrier et mis en place après-guerre, le cœur de la dette de la France. La promesse de nouvelles attaques…
Pas un mot sur les cadeaux aux entreprises, pas un mot sur une fiscalité plus juste. Les vieilles recettes qui ne marchent pas, voilà la promesse de Bayrou ! À laquelle répondra peut-être la censure, le jeudi 16 janvier.
Faute de majorité pour cette censure, le gouvernement appliquera donc ce qu’il a dessiné en matière d’éducation, de santé, de réforme de l’État… et de retraites. La censure devra, alors, passer de l’Assemblée nationale à la rue et aux entreprises. Par la mobilisation de toutes et tous les travailleurEs, pour empêcher la pousuite du pillage des richesses que nous créons !