Publié le Dimanche 4 octobre 2020 à 17h27.

Bordeaux : La droite mérite vraiment des claques, faut juste les lui donner !

Écho du conseil municipal de Bordeaux qui s’est déroulé le 29 septembre pendant 7h30. C’est très marquant. La droite, toutes tendances confondues, est omniprésente. Ils-elles ne sont que 14 élu.es mais ils font du bruit comme s’ils étaient majoritaires. Arrogants, méprisants, donneurs de leçons, comme s’ils n’avaient pas perdu l’élection. Ils occupent l’espace et le temps, leur temps de parole doit même être supérieur à celui de la majorité.

De son côté la majorité de « gauche » subit, laisse la droite piailler et semble bizarrement rechercher une reconnaissance, comme dominée et paralysée par ces gesticulations politiciennes.

La séquence de la motion sur la 5G montre bien ce qu’il en est. L’équipe EELV-PS-PC largement majoritaire pour voter un moratoire va finalement proposer à la droite un consensus, acceptant « d’amender » la motion, en supprimant le mot « moratoire » ce qui n’est pas un détail, c’est pile le mot et le sens de cette motion qui exigeait la suspension de l’installation de la 5G, c’est pile ce qui dérangeait la droite qui va donc toute heureuse faire reculer la majorité, transformant le moratoire en demande de débat.

La « gauche » recule et perd toute seule. La droite mord un peu et voilà que la majorité se rétracte. Mais alors ça va donner quoi pour la suite, pour les autres sujets ?

Pour changer les choses, pour une autre politique, la confrontation est inévitable, la rupture est nécessaire. Quand on dit que la droite mérite des claques, pour être plus précis c’est la politique de droite qui mérite un coup d’arrêt immédiat.

Mais pour cela il faut oser, il faut renvoyer bouler la droite et les riches. Pourquoi arrondir les angles, pourquoi chercher un compromis ? Est-ce que la droite en fait, est-ce qu’elle s’embarrasse de scrupule démocratique ? D’où ça sort qu’il vaut mieux un consensus voire l’unanimité ? C’est quoi cet argument qu’il n’est pas possible de tout changer maintenant ? La nouvelle majorité n’a t’elle pas pris la mairie ? N’a-t-elle pas le pouvoir de décider et de faire ?

Alors il faut parler d’argent pour répondre aux urgences sociales, réquisitions des logements, reconstruction des services publics avec des embauches, arrêt de la bétonisation, culture pour toutes et tous, redistribution des richesses, arrêt de la répression en général.

A quoi bon avoir dégagé la droite si c’est pour la laisser faire son jeu, si c’est pour continuer a peu près la même politique, si ce n’est pas pour remettre en cause les choix du passé et le système qui est profondément injuste et violent ?

Les limites de la nouvelle équipe ne sont pas une surprise. Nous le disions pendant la campagne, nous n’avions pas confiance. Mais quoi faire aujourd’hui ? Assister à la catastrophe d’une capitulation, d’une nouvelle capitulation de cette gauche qui a juste oublié toutes les idées de gauche ? Ou tenter de bousculer, de mettre la pression.

La situation est dramatique, tout est devenu très urgent : logement, alimentation, santé, éducation, culture, pollution, environnement... tout nécessite des réponses radicales, des moyens financiers et humains, une redistribution des richesses.

Bien sûr que pour vraiment secouer tout ça, il est nécessaire que la population prennent ses affaires en main, que les habitants en résistent pour défendre leur vie quotidienne. Mais cela se construit, se prépare. Pour le moment, pour que peu à peu, dans les milieux populaires, on retrouve confiance en nous mêmes, il faut trouver les brèches, les chemins pour commencer à changer la donne.

C’est ce que nous essayons de faire dans le parlement bordelais, en faisant entendre la colère, en relayant les luttes et les mobilisations diverses. En tout cas on ne désespère pas, on ne lâche pas !