Publié le Mercredi 5 juillet 2023 à 08h00.

Cagnotte raciste : le crime ne doit pas payer !

À l’heure où nous écrivons, la cagnotte pour soutenir le flic qui a tué Nahel le 27 juin à Nanterre a dépassé le million d’euros. Celle-ci a été lancée par l’ex-soutien de Le Pen et zemmouriste de haut vol, le haut fonctionnaire, Jean Messiha. Avec un montant dix fois supérieur à celle en soutien à la famille de Nahel, l’indécence absolue de ce chiffre est hallucinante. Il s’agit d’un montant rarissime pour une cagnotte et même s’il est certain que celui-ci est artificiellement gonflé par l’extrême droite, il reste que le soutien exprimé dépasse les milieux racistes habituels. Ce montant est tellement énorme que même la LICRA (Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme) est sortie de son mutisme habituel concernant les violences policières.

Cette cagnotte opère un double renversement. D’une part, une inversion indécente entre la victime et le meurtrier, et d’autre part, un renversement raciste, un enfant arabe des quartiers est vu comme un danger par sa seule existence et on exprime plus d’empathie pour un flic assassin qui, lui, est humanisé. Cette cagnotte est également un crachat à la figure des victimes de violences policières, de leurs familles et de manière générale des personnes raciséEs et des quartiers populaires qui montre que, malgré les images, malgré la culpabilité évidente, une partie importante de la population sera du côté des flics et des racistes.

Pourtant, l’utilisation des cagnottes de soutien est historiquement un outil politique de solidarité. Leur extension pour défendre les flics et les fachos (notamment des groupes identitaires) et dans le même temps la suppression de celles de figures de résistance (comme la cagnotte pour de Christophe Dettinger) est une récupération terrible et un élément du combat idéologique de la part de la police et de l’extrême droite dans l’expression de cette solidarité. 

Non contente d’avoir l’impunité de fait et la justice à ses côtés, la police met la pression, relayée par ses syndicats, en faisant planer la menace de guerre civile et orchestrant la solidarité avec ses tueurs. Le crime ne doit pas payer ! Fermons cette cagnotte et soutenons celle des victimes des violences policières.