Publié le Dimanche 19 mars 2017 à 10h39.

Candidat ouvrier contre futur président des riches ?

Pour faire oublier ses casseroles d’argent et ses costards de luxe, Fillon vient de présenter son programme de « classe »...

La semaine dernière, Fillon était encore embourbé dans les affaires. La direction des Républicains ne pouvant pas franchement présenter de plan B au risque notamment de voir une partie de son électorat voter FN dès le premier tour, Fillon s’en est finalement sorti, assuré d’être le champion de la droite à l’élection présidentielle. Pour lui, l’urgence est donc de redémarrer une campagne « normale », « projet contre projet », histoire de faire oublier les révélations quasi quotidiennes qui continuent à sortir sur ses relations à l’argent ou aux soupçons d’emplois fictifs... Avec, pour couronner le tout, une mise en examen mardi dernier.

Leur programme pour attaquer

Du coup, profitant de la relative accalmie entre l’affaire des costards à 48 500 euros et la suivante, Fillon a présenté son programme, son « projet pour la France »... Et là pas de doute, Fillon sera bien le « président des riches » voire des très riches. Un vrai néo-Sarkozy... en pire. Car de la primaire de la droite et du centre à aujourd’hui, le programme n’a quasiment pas changé sur le fond, hormis la privatisation de l’assurance maladie qui a disparu.

Ainsi dès qu’il sera élu, Fillon lancera « dans les trois mois » plusieurs grandes réformes économiques. Le code du travail sera réduit aux seules « normes sociales fondamentales », tout le reste – en particulier le temps de travail – étant renvoyé à la négociation dans les entreprises. L’âge légal de départ à la retraite passera « progressivement » à 65 ans. La fiscalité du capital ou du patrimoine (avec la suppression de l’ISF) sera unifiée au taux unique de 30 %. L’impôt sur les sociétés sera diminué de 10 milliards d’euros et les cotisations sociales allégées de 25 milliards d’euros, l’idée étant d’entraîner « un véritable choc de compétitivité ». Cet allègement sera compensé par une augmentation de deux points du taux normal de TVA, l’impôt le plus injuste, qui apporterait 12 milliards... dont 10 supportés par les plus modestes.

En gros, le programme de Fillon, c’est 35 milliards de cadeaux fiscaux pour les entreprises, 9,5 milliards pour les plus aisés, et pour le reste… rien !

Notre voix pour résister

Fillon n’est pas de notre monde, de notre classe, et son programme est tout à fait raccord... Contre un tel projet – par et pour les plus riches –, il y a urgence à imposer d’autres politiques qui passent par une rupture avec l’austérité, avec les politiques pro-patronales, avec l’union européenne, avec le racisme qui gangrène la société et le productivisme qui accélère la catastrophe climatique. C’est pour cela que nous présentons un candidat anticapitaliste, pour défendre la rupture avec l’ensemble du système.

Philippe n’est pas un politicien professionnel, un énarque ou un banquier, c’est un ouvrier qui entend apporter une autre voix dans cette campagne. Une voix qui défendra l’intérêt du plus grand nombre, qui développera un plan d’urgence social : interdire les licenciements, partager le temps de travail, un Smic à 1 700 euros nets par mois, la socialisation du secteur bancaire, le développement des services publics, l’arrêt du nucléaire, la liberté de circulation et d’installation, le combat contre le racisme et l’islamophobie…

Une voix irremplaçable, celle de notre camp social.

Sandra Demarcq