Sans grande surprise, Mélenchon a donc officiellement lancé sa candidature le 8 novembre dernier au journal de 20 h de TF1, il est ainsi le premier à « gauche » à partir. Une vraie stratégie !
«Oui, je suis prêt, je propose ma candidature. Quand tout va mal et que ça semble être nuit noire, il faut allumer une lumière pour qu’on se dise qu’il y a un bout au tunnel » : c’est par ces mots, toujours aussi modestes, que Jean-Luc Mélenchon a officialisé, au 20 h de TF1, sa troisième candidature à la future élection présidentielle. Ce n’est pas une surprise et malgré quelques jours de retard pour cause de Covid, le calendrier de LFI est respecté. Le plus important pour Mélenchon n’était pas l’annonce de sa candidature mais bel et bien le timing. Il fallait absolument qu’il soit le premier à « gauche » à présenter officiellement sa candidature car plus que jamais pour Mélenchon et les siens, la seule solution c’est lui. En effet, dans les derniers sondages il semble incarner « le mieux l’avenir de la gauche » et semble donc le meilleur atout pour ne pas faire tomber définitivement la « gauche » dans les abîmes de l’oubli. Mais rien à cette étape ne prouve qu’il peut être le moteur de la construction d’une alternative à Macron et/ou à Le Pen. Mais lui le pense et cela semble être l’essentiel !
Le sauveur suprême : le retour !
La stratégie de Mélenchon aujourd’hui pour 2022 reste inchangée : tout faire pour que les « autres » se rangent derrière lui. Car si une chose est acquise aujourd’hui au sein de l’ensemble de la gauche institutionnelle, c’est que son unité en 2022 sera la question centrale. Et pour cela, LFI a mis également en place un pseudo soutien « populaire » pour rassembler l’appui de de 150 000 personnes minimum dont des animatrices et animateurs de luttes, députéEs, éluEs locaux…et ainsi démontrer aux autres forces de « gauche » qu’il a le soutien du « peuple » (le fameux) et que sa candidature est incontournable.
Selon l’ancien directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon, Manuel Bompard, leur objectif pour 2022 est de « ramener le peuple à gauche », rien que ça ! Mais cela sera-t-il suffisant ? C’est peu certain, d’autant plus qu’à gauche les disponibilités des unEs et des autres se font jour quotidiennement : qui de Jadot, de Piolle, de Montebourg, de Hidalgo et de bien d’autres encore remportera le sésame ? Nous n’en savons rien car il est vraisemblable que les tractations seront encore nombreuses et longues. Mais ce qui est certain c’est qu’à l’heure où nous écrivons ces lignes, la seule chose qu’a provoquée la « proposition » de la candidature de Mélenchon dans la gauche institutionnelle, c’est la division ! Un comble pour celui qui veut rassembler.
Ne tirant aucune leçon du passé, Mélenchon se positionne encore et toujours comme le « sauveur suprême », la solution miracle. Pour lui, rassembler c’est tout simplement rallier sa bannière. Mais plus que jamais, nous n’avons pas besoin d’un homme providentiel. Pour nous, le scénario prime le casting. Et plus que jamais aujourd’hui, nous avons besoin d’une candidature s’appuyant sur une perspective de résistance, de luttes, une candidature qui s’oppose clairement au système capitaliste.