Après Cahuzac et Thévenoud, Gilles Carrez vient apporter un peu d’exemplarité au fameux « tous pourris ». Président de la fameuse « Commission des finances, de l’économie générale et du contrôle budgétaire à l’Assemblée nationale », le député UMP serait-il aussi touché par la fameuse « phobie administrative » de Thomas Thévenoud ?
Carrez est l’un des derniers porte-paroles des innombrables députés qui ont demandé la fin de l’ISF. On peut dire que le député du Val-de-Marne savait de quoi il parlait puisque c’est justement sur ce dernier impôt que l’imposable péche... Et dire que tous vantait l’expert en fiscalité, un des plus grand connaisseur du budget de l’État, le député le plus actif de l’Assemblée, élu meilleur député de l’année en 2012. Pourtant l’homme qui a écrit « Dans chaque niche [fiscale], il y a un chien qui mord » s’est fait mordre à son tour !
Celui qui a co-signé un amendement en 2007 pour, dans le cadre de l’ISF, faire passer de 20 % à 30 % un abattement sur la valeur de la résidence principale, ne pouvait ignorer les règles en la matière... Mais c’est précisément sur la déclaration de cette dernière que Gilles Carrez a fraudé. Est-ce une manière d’assumer ses positions anti-ISF ? « Cela fait trop longtemps que l’on vit avec cet impôt stupide et personne ne comprend pourquoi il le paie », disait-il. Sans doute, mais difficile d’avaler que ce dernier ignorait des règles qu'il a lui-même écrites, discutées en commission ou rapportées à l’Assemblée nationale.
Gilles Carrez fait partie de ces députés qui savent servir les intérêts des plus riches – et les siens –, défendant l’abolition de l’ISF ou de l’impôt sur le revenu sur les bancs de l’Assemblée tout en prônant toujours plus d’austérité et de coupes budgétaires. L’internationale disait juste. Nous sifflerons à l’oreille des Carrez et autres députés en mal d’impôts : « L’État comprime et la loi triche, L’impôt saigne le malheureux ; Nul devoir ne s’impose au riche, Le droit du pauvre est un mot creux. »
Thibault Blondin