Lundi, le groupuscule Génération identitaire a une nouvelle fois trouvé l’occasion de créer un peu le buzz tout en défendant ses idées nauséabondes. Après avoir fait parler de lui en déployant il y a quelques jours une banderole « De l’argent pour les Français, pas pour les étrangers » sur la façade de l’immeuble de la CAF de Bobigny, ces fachos ont exprimé lundi dans un communiqué leur joie de voir Castaner leur « donner raison », lui décernant même une carte d’« adhérent d’honneur ». Dans la foulée, le Rassemblement national, par des réactions de Marine Le Pen ou de Jordan Bardella, sa tête de liste aux élections européennes, exprimait aussi sa totale satisfaction que le ministre de l’Intérieur lui donne enfin raison…
Une pluie d’honneurs donc pour Castaner, suite à ses propos tenus lors de conférence de presse finale de la rencontre des ministres de l’Intérieur du G7 à Paris. En très bonne compagnie donc, dont celle de Matteo Salvini, premier flic d’Italie et « digne » représentant de l’extrême droite raciste et identitaire. À cette occasion, sans doute porté par l’ambiance, Castaner a osé déclarer que les associations qui secourent les migrantEs en mer Méditerranée « ont pu se faire complices » des passeurs, dénonçant « une réelle collusion ». « On a observé que certaines ONG étaient en contact téléphonique avec des passeurs », a-t-il ajouté en guise de justification.
Des propos qui font clairement écho à ceux de l’extrême droite italienne qui, il y a quelques mois, dénonçait SOS Méditerranée, l’ONG propriétaire de l’Aquarius, accusée elle aussi de faire le jeu des passeurs. Et Bardella du RN d’en rajouter dans l’ignominie : « Les responsables des morts de la Méditerranée sont tous ceux qui incitent à l’immigration massive dans notre pays et qui font croire à ces populations qu’en venant sur le territoire européen, ils y trouveront un eldorado ».
Non, les responsables de ces morts atroces (2 262 migrantEs noyés rien qu’en 2018, selon le rapport du Haut-commissariat de l’ONU aux réfugiés) sont bien les tenants de cette Europe forteresse : ceux qui, comme Macron et son gouvernement, combattent la liberté de circulation (refusant notamment d’accueillir il y a quelques mois l’Aquarius et les quelques dizaines de migrantEs à son bord), et qui, avec leur police, harcèlent celles et ceux qui ont réussi à traverser les frontières pour (sur)vivre ici dans la plus grande précarité.
De l’air, de l’air... on étouffe !
Manu Bichindaritz