Depuis leur défaite aux élections régionales, Sarkozy et Fillon le répètent en boucle, ils ne changeront pas leur politique de casse sociale puisque celle-ci, selon Fillon, « commence à produire ses effets ». Ils gardent donc le cap en particulier sur deux dossiers centraux : les retraites et la réduction des déficits. Sur la question des retraites, gouvernement et patronat sont sur le pont. À peine nommé ministre du Travail, Éric Woerth s’attaque à ce dossier en travaillant soi-disant sur une contre-réforme « protectrice et d’équité ». Le Medef, quand à lui, met la pression sur le Conseil d’orientation des retraites (COR), qui doit rendre son rapport à la mi-avril, pour chiffrer l’impact financier de neuf paramètres. Parmi lesquels : l’allongement de la durée de cotisation à 45 ans, le recul de l’âge légal de départ à 65 ans et à 70 ans au lieu de 65 pour une retraite sans décote. Et tout ça sous le prétexte fallacieux de l’augmentation de l’espérance de vie et du déficit de la Sécurité sociale. Face à de tels projets qui feraient baisser drastiquement le montant des retraites et mettraient à mal le système par répartition, il faudrait que l’ensemble de la gauche sociale et politique fasse cause commune et brise le tabou du consensus national et du diagnostic partagé. Et non, comme le laissent entendre les récentes déclarations de François Hollande, que le PS se situe de nouveau sur le terrain de la droite, en défendant un possible recul de l’âge de la retraite en accompagnant ainsi une réforme de ce gouvernement. La journée de grèves et de manifestations du 23 mars dernier a été un premier succès. Il faut d’urgence amplifier ce mouvement sur une base claire et dire ensemble, tous ensemble, que la question des retraites est un choix de société, de répartition du travail et des richesses. Sandra Demarcq
Crédit Photo
Photothèque Rouge/esteban