Publié le Dimanche 30 novembre 2008 à 18h33.

Communiqué du NPA 87 : non à la justice d'exception !

L'agitation médiatique déclenchée par le ministère de l'Intérieur à propos des prétendus terroristes de Tarnac est retombée comme un soufflé... Pourtant, depuis, cinq de ces jeunes sont incarcérés à titre préventif pour une durée indéterminée, alors même que le dossier est vide, comme en a témoigné leur avocate, et que rien ne prouve qu'ils aient détruit ou mis hors service des caténaires de la SNCF et risqué la vie d'autrui. En revanche, à supposer même qu'il y ait eu dégradation par leur fait, la disproportion grotesque entre les moyens policiers déployés, la qualification retenue par le procureur de Paris et les faits incriminés, nous conduisent à dénoncer les pratiques de la police dans cette affaire et à exiger que les jeunes de Tarnac bénéficient de la présomption d'innocence. Cette affaire montre surtout que la législation antiterroriste de juin 2008 permet tous les dérapages en offrant la possibilité d’inculper pour " terrorisme " n’importe qui pour n’importe quoi. Ce délire répressif s'inscrit parfaitement dans la logique des fichiers Edvige, Cristina, des prélèvements d'ADN, de la généralisation des Taser, du fichier base-élèves, ... Qui peut, sérieusement parler ici de "terrorisme", si ce n'est pour prouver aux Français que les dispositifs sécuritaires mis en place par le pouvoir sont nécessaires ?Il est vrai qu'il est facile de jeter en pâture quelques jeunes contestataires et de se dédouaner de ses responsabilités... Parce que, si l'on y regarde à deux fois, qui est vraiment responsable de la dégradation du service public ferroviaire ? Le 26 novembre 2008.