Après avoir longtemps nié la gravité du problème, la direction de France Télécom, après le 23e suicide en dix-huit mois, se retrouve sur la sellette et contrainte de reconnaître qu'elle ne peut plus s'en tirer comme s'il s'agissait de défaillances individuelles d'employé-e-s fragiles.
Cela fait bien longtemps que les organisations syndicales alertent la direction de France Télécom sur la détérioration des conditions de travail.
Le NPA partage l'émotion des salariés et de leurs organisations syndicales.
Depuis sa privatisation, France Télécom a supprimé des dizaines de milliers d'emplois. La concurrence effrénée entre les opérateurs téléphoniques l'a poussé à pratiquer une gestion par le stress des employé-e-s, à un management multipliant restructurations, mobilité forcée, mise au placard avec son lot de dévalorisation pour les salarié-e-s impliqué-e-s. C'est pourquoi, il ne s'agit pas de défaillances individuelles de personnes fragilisées. Comme hier chez Renault ou Peugeot et encore ailleurs, la mise au chômage de dizaines de milliers de salarié-e-s s'est accompagné d'une aggravation considérable des conditions de travail.
Reçu par le ministre du Travail, le PDG de France Télécom, Didier Lombard a tenu des propos déplacés en indiquant qu'il fallait mettre « un point d'arrêt à la mode des suicides ».
Le NPA est choqué par ces propos qui laisse entendre que ce PDG n'a toujours pas saisi la désespérance dans laquelle se trouve nombre d'employé-e-s de cette entreprise.
C'est sans doute pour cette raison que la direction de France Télécom a exclu « tout arrêt des restructurations » sous prétexte de faire face à la concurrence. Cet entêtement est inadmissible.
Pour la NPA, la direction de France Télécom doit démissionner.
Le 15 septembre 2009