Publié le Lundi 16 mai 2011 à 20h18.

Contre le populisme et l’extrême droite, urgence sociale et démocratique

Partout à travers l’Europe, le populisme, l’extrême droite progressent. Les récentes élections pour le Parlement finlandais en sont la dernière illustration. Le parti dit des Vrais Finnois a multiplié son score par cinq, obtenant 19 % des voix. Ici, les résultats des élections cantonales comme les sondages pour l’élection présidentielle annonçant un « 21 avril » à l’envers confirment la montée du Front national version Marine Le Pen.

Le phénomène est profond et se nourrit des mêmes mécanismes sociaux et politiques. Il est le fruit pourri du développement de la crise dans laquelle les classes dominantes ont plongé la société, de la démoralisation, du désespoir des classes populaires qui subissent le recul social et politique sans que le mouvement ouvrier soit à même d’imposer ses propres réponses à la crise du capitalisme. Il se nourrit de la démagogie de la droite comme de l’impuissance de la gauche libérale.

Sarkozy prétendait marginaliser le FN, il n’a fait que le renforcer en créant un terrain politique favorable à plus démagogue encore que lui, en particulier en flattant la xénophobie et le racisme. Marine Le Pen dénonce la mondialisation, la dette et les déficits, l’austérité sociale, « les monnaies de papier (dollar, euro.) », annonce l’effondrement du système financier pour vanter… « le modèle économique patriote » ! Elle part en guerre contre l’Europe des banques, prône la sortie de l’euro, vante un retour à l’étatisme pour protéger les classes populaires, prétend défendre les travailleurs. Imposture, mensonges et démagogie qui ne visent qu’à offrir un exutoire au mécontentement, à la révolte des classes populaires pour les diviser et les détourner de leurs vrais adversaires, les classes dominantes, le patronat au service desquels Marine Le Pen rêve de mettre son parti.

Le tournant Marine Le Pen, c’est faire du FN un parti de gouvernement, un parti « dédiabolisé », c’est-à-dire capable de participer au jeu institutionnel, d’où l’exclusion de l’élu de l’Isère adepte du salut nazi ou la volonté de mettre à l’écart les skinheads… Cette stratégie politique qui vise à ouvrir les portes du pouvoir au FN ne diminue en rien le danger qu’il représente, bien au contraire.

La seule réponse à la menace du FN dépend de la mobilisation, de l’unité des travailleurs et de la jeunesse, de leurs organisations pour mettre en œuvre une politique d’urgence sociale et démocratique, défendre les droits des travailleurs, de la population, imposer des mesures radicales contre la dictature de la finance, faire vivre la solidarité des opprimés par-delà les frontières dans la perspective d’une autre Europe, celle des travailleurs et des peuples.

Yvan Lemaitre