Dans un entretien accordé au Figaro le mardi 31 mars, Darmanin, le ministre de l’Action et des Comptes publics, soit l’un des grands argentiers du pouvoir, lance sa cagnotte : un « grand appel à la solidarité nationale » pour lutter contre le coronavirus. « Beaucoup de particuliers ou d’entreprises nous demandent comment participer et nous aider. Tous ceux qui le souhaitent pourront le faire prochainement, via une plateforme de dons que nous allons mettre en ligne ». À l’heure des fake news et autres « infox », on peine à y croire, et pourtant...
Membre d’un gouvernement de Robin des bois à l’envers – qui fait les poches des pauvres pour mieux servir les riches – Darmanin ne propose rien d’autre que de faire appel aux dons de la grande majorité de la population pour faire tourner les services publics et aider les plus démuniEs... À l’image de la démission totale d’un pouvoir, qui, face à la crise sanitaire du coronavirus et à l’effondrement économique qui pointe son nez, n’a aucune autre réponse que de distribuer 45 milliards pour « soutenir » les « entreprises », à dire vrai pour financer les patrons et les actionnaires…
Alors que pour l’ensemble des services publics – les hôpitaux en premier lieu, dont on voit aujourd’hui les fruits pourris de décennies d’attaques et de restriction budgétaire –, c’est toujours la période de vaches maigres, ce pouvoir n’a que soins et petits cadeaux pour d’autres : près de 4 milliards de cotisations sociales reportées pour les entreprises de moins de 50 salariéEs, et surtout 13 milliards pour celles de plus de 50 salariéEs. Avec bien entendu dans ce beau paysage, la question de l’ISF, « un impôt idiot qu’il est normal de supprimer » selon Darmanin en 2018...
Manque de lits en réanimation, manque de masques de protection, de gels, de tests, manque de personnel de santé… mais des milliards donnés à fonds perdus aux entreprises et aux premiers de cordée. Qui paiera les dégâts ? Darmanin et ses amis ont visiblement leur petite idée. « Partage des richesses, ou alors ça va péter ! » leur répond la colère de notre camp social. Ils le paieront…