Publié le Vendredi 29 mai 2020 à 11h13.

Déclaration de Noura Hamiche, conseillère municipale « Saint-Étienne Vraiment à gauche, pour un monde meilleur »

Déclaration de Noura Hamiche lors du conseil municipal du 28 mai 2020.

Cette première réunion du conseil municipal élu le 15 mars se déroule dans un contexte inédit, de pandémie et de crise économique majeure. L’une a déjà causé plus de 28 000 morts dans notre pays, l’autre va sans aucun doute faire d’immenses ravages parmi de larges couches de la population, plongées dans la précarité, le chômage et la misère, encore bien plus qu’auparavant.

Ce conseil se déroule à huis clos, ce n’est quand même pas bon signe pour la démocratie municipale, déjà bien mise à mal par les conditions sanitaires désastreuses et le taux record d’abstention du premier tour des élections de mars dernier. On nous a fait voter alors même que le virus circulait à fond, des élus et des maires en sont morts dans plusieurs communes du pays.

Dans ce contexte particulier, anxiogène et destructeur, en tant qu’élue de la liste « Saint-Étienne vraiment à gauche, pour un monde meilleur, je défendrai plus que jamais les idées anticapitalistes et d’émancipation sociale. Je soutiendrai au sein du conseil municipal toutes les propositions qui seront en adéquation avec ces idées, en toute indépendance bien évidemment de la majorité municipale. C’est pour cette raison que je ne participerai pas aux votes de ce soir concernant la majorité municipale, c’est-à-dire celui de l’élection du maire, des adjoints, des indemnités de ceux-ci, des délégations au maire. Je me porterai par contre volontaire pour participer aux commissions de préparation du conseil, dans la mesure de mes moyens.

Avec les personnels hospitaliers

Je vais finir par quelques mots sur l’actualité. Depuis le lundi 11 mai, une mobilisation pour imposer que des moyens soient accordés à la santé a démarré. Des rassemblements de soignants, accompagnés de celles et ceux qui les soutiennent, ont eu lieu un peu partout en France, notamment mardi dernier devant le Centre Hospitalier du Rouvray, dans la perspective d’une grande journée de mobilisation pour la santé mardi 16 juin. Le développement d’un tel mouvement ouvre la possibilité d'une lutte sociale d'ampleur qui peut causer bien des soucis à Macron et à ses amis. Macron veut désamorcer la colère qui couve dans ce secteur en ouvrant pour sept semaines une concertation baptisée « Ségur de la santé ». Mais concrètement, aucun changement de cap n’est prévu. Il n’y a pas de besoin d’un tel cirque rue Ségur pour savoir de quoi l’hôpital et ses personnels ont besoin. Depuis deux décennies, pour des raisons budgétaires, 100 000 lits ont été fermés dans les établissements hospitaliers par des gouvernements de gauche comme de droite. De plus, la création de 120 000 postes s’impose pour donner de l’air au service public hospitalier. La question de la rémunération est au cœur des revendications de celles et ceux qui se mobilisent. Les soignants attendent plus qu'une prime, d’autant plus que tous ne la toucheront pas, ou pas à la même hauteur : elles/ils veulent une véritable revalorisation des salaires.

Déconfiner nos colères

Défendre les services utiles à la collectivité - que ce soit dans la santé, l’éducation ou les transports -, se battre pour une autre répartition des richesses en étant mieux payé - à commencer par une augmentation générale des salaires de 300 euros -, autant d’exigences pour lesquelles nous devrons lutter tous et toutes ensemble. Cela concerne donc la santé - aux cotés des hospitaliers et pour exiger des réponses aux urgences sanitaires (gratuité des masques, politique de dépistage massif) - mais aussi pour défendre les emplois. Ainsi, alors que Renault a annoncé la possible fermeture de quatre sites de fabrication en France, Le Maire, ministre de l’économie capitaliste, a annoncé que l’État ne s’y opposait pas... À nous de construire une grande mobilisation pour refuser ces fermetures et garantir l’emploi en empêchant les licenciements.

Pour déconfiner... nos colères, et assurer la reprise des mobilisations, c’est le moment !