Le congrès du Parti socialiste s’est déroulé dans une ambiance terne entérinant la nomination de Harlem Désir comme premier secrétaire.
Faible participation lors des votes, une ancienne première secrétaire qui savonne la planche, des ministres peu loquaces, tout est à l’image de la politique du gouvernement que l’appareil socialiste en mode « parti » a quelques difficultés à soutenir avec enthousiasme.
Ni tracts, ni affiches se plaignent des militantEs, leur parti est comme muet et son aile gauche se voit en « vigie » des engagements de Hollande.
Difficile d’être le parti godillot d’une politique faite d’une collection de renoncements, le parti godillot du pacte avec le patronat !
Abandonné « le choc de compétitivité », désormais depuis la lettre du 29 octobre des patrons du CAC40 qui évoquaient l’idée d’un pacte, François Hollande s’est mis au diapason et reprenait dans le Monde le même terme. Va pour le pacte et Ayrault en rajoute demandant que l’on « arrête de dénigrer les chefs d’entreprise ». Maladroit dans son zèle à complaire à ses commanditaires, il va jusqu’à évoquer la possibilité d’un retour aux39 heures ! Aussitôt contraint de se dédire par Sapin lui-même, le toujours ou encore premier ministre s’enlise dans le ridicule.
Le pacte, lui, est tout à fait sérieux.
La partition est écrite, quels que soient les couacs gouvernementaux. Les roulements de tambour de l’annonce du rapport Gallois préparent l’opinion aux décisions que le gouvernement prendra dans la foulée.
Le pacte n’évitera pas le « choc » pour les salariés, un « choc » qui pourrait être de30 milliards d’euros par la baisse des cotisations patronales. Elles seront compensées probablement par une augmentation de la TVA ou de la CSG.
Le pacte gouvernement-patronat est un accord contre les travailleurs et la population pour faire baisser le coût du travail au nom de la course à la compétitivité.
Le congrès du PS a rassemblé le nouveau parti godillot en soutien à ce pacte et à un premier ministre discrédité et ridicule. Aux travailleurs et à leurs organisations de rassembler leur force pour prendre l’offensive contre la politique d’austérité de ce gouvernement sans laisser l’initiative à la droite et à l’extrême droite qui rêvent de dévoyer le mécontentement.
Thibault Blondin