Publié le Jeudi 28 novembre 2013 à 16h06.

Édito. Pauvreté : la croissance est de retour

Il n’y a que la croissance qui les obsède. Laquelle ? Celle du PIB, des profits du CAC40, du nombre de A des agences de notation. La réalité de ce système qui déraille et des politiques d’austérité menées par Hollande et ses prédécesseurs est autre. Les Restos du cœur, qui ouvrent cette semaine, nous le prouvent cruellement, avec 130 millions de repas servis l’an passé contre 8,5 millions l’année de leur création, et 1 milliard de repas servis depuis. Sombre réalité d’un capitalisme qui broie, jette les salariéEs des entreprises et des logements et les affame...

Les pauvres, c’est-à-dire les salariéEs privés d’emploi, les précaires, malades, exclus, sont légion et leur nombre ne cesse de croître, comme le rappellent les dernières études (1). Après une baisse du nombre de pauvres des années 70 jusqu’au années 90, une stagnation jusqu’aux années 2000, c’est depuis 15 ans une augmentation historique du nombre de personnes reconnues comme pauvres. Être pauvre en statistique, c’est vivre avec moins de 60 % du revenu médian (977 euros). La réalité et la vie est bien pire : qui boucle les fins de mois avec un SMIC ? Les estimations les plus pessimistes évoquent le chiffre de 8,7 millions de pauvres en France, soit une augmentation de 16 % en 11 ans. Quels seront ces chiffres si ce gouvernement va jusqu’au bout de sa politique d’austérité et de cadeaux au patronat ?

Cette politique n’est pas austère pour tout le monde, car d’autres chiffres paraissent dans la presse : les 500 Français les plus riches ont augmenté leur fortune de 25 % en un an, dix milliardaires de plus cette année, des fortunes qui représentent 16 % du PIB français. Des inégalités ? Non, tout simplement un hold-up, un détournement de fonds à grande échelle. Et pour justifier ce système prédateur, Hollande et Ayrault, tout comme Sarkozy avant eux, reprennent les mêmes rengaines : la dette, l’Europe... Des vieilles rengaines qui rallument de bien mauvaises flammes, bleu-blanc-rouge, celles du racisme, de la haine et de la division.C’est ce poison et leur politique que nous combattrons dans la rue ces prochains jours.

Thibault Blondin

1. Observatoire des inégalités : http ://www.inegalites.fr