Entretien avec Gilbert, militant dans l’Hérault.
Tu es familier de la recherche de signatures ?
Oui, j’ai fait celle de 1980-1981 pour la candidature d’Alain Krivine, puis celles d’Olivier Besancenot et Philippe Poutou.
Oui, et je reste motivé, d’autant plus que cette année, je trouve que la campagne démarre plutôt bien. On a un candidat connu, ça facilite les contacts. Les maires qui ne partagent pas du tout nos idées, le disent « Ah non pas lui ! ». Mais beaucoup, et notamment à gauche, reconnaissent que sa présence est importante, car lui seul est capable de dire les réalités de la vraie vie. « Qu’il recommence ce qu’il a fait lors du débat télévisé ! ».
Où en êtes-vous dans l’Hérault ?
Nous avions recueilli sept parrainages en 2017. Seulement deux maires sont toujours en fonction, il y a eu beaucoup de renouvellement. Et ils attendent encore un peu pour se décider, que l’on sache vraiment qui y va. C’est le cas aussi pour d’autres maires rencontrés. Il y a un vrai désarroi politique chez les maires à sensibilité de gauche...La candidature Hamon, son échec, ça a laissé des traces. Ils ne se retrouvent pas dans la candidature d’Hidalgo, une figure trop parisienne, loin des préoccupations de la population et de ses problèmes du quotidien. Mélenchon ne semble plus avoir le même attrait. Et avec la montée de l’extrême droite, ils sont un peu perdus.
Tu vas aussi en Lozère ?
Nous n’avons pas de militantEs dans ce département. J’y ai passé cinq jours tout seul, je dormais à l’hôtel et j’ai parcouru 1 150 km. J’ai rencontré 26 maires et je suis passé dans 60 communes environ. J’ai eu une promesse et je dois en recontacter plusieurs qui voulaient encore réfléchir. J’ai même eu une secrétaire de mairie qui s’est chargée d’envoyer les documents à tous les maires du regroupement ! Un maire attend encore un peu. Son père était ouvrier dans une fonderie, aussi la candidature de Philippe lui parle. Une autre maire est très critique pour l’accueil des migrantes par le gouvernement et la Préfecture. Alors j’ai de réels espoirs qu’elle nous donne son parrainage. Sur ce département, il y a aussi trois signatures remontées par les camarades de Millau et Philippe Poutou.
Cela nécessite donc une certaine organisation ?
On a mis en place une coordination Occitanie, c’est le NPA Toulouse qui centralise. Cela permet, quand on est des départements limitrophes, de se répartir des cantons d’un autre département parfois plus proche de là où on habite. Cela nécessite aussi une organisation dans chaque département. On a réparti l’Hérault en 10 zones, avec un fichier. On a repris celui de 2017, cela nous a permis d’« élaguer ». Pas besoin de retourner voir des maires toujours en place et qui avaient opposé un non ferme.
Tu discutes politique avec les maires ?
Avec certainEs. Je leur dis qu’on est là pour les écouter, pour faire remonter les problèmes vécus dans les campagnes, dont Philippe se fera l’écho s’il est candidat. En Lozère, une maire me racontait la difficulté à se loger dans des communes qui ont vu leur population augmenter dernièrement avec le manque aussi d’infrastructures de santé ou d’éducation. Alors qu’un autre se plaignait de la désertification de sa région où les communes sont très éloignées, et du fait des regroupements de communes, les maires doivent faire face à des territoires énormes à gérer. Dans l’Hérault, l’urbanisation qui détruit les terres agricoles les préoccupe. Faire les signatures, discuter avec les maires, c’est mieux comprendre une diversité de territoires, avec des problématiques variées. C’est faire de la politique.
Que dis-tu aux camarades ?
Tout le monde peut et doit y aller. Le mieux, pour les premières fois, c’est de le faire avec unE camarade expérimentéE. C’est mathématique : 20 maires vus physiquement, c’est une promesse. Donc il faut en voir le plus possible, et le plus tôt possible. Pour les maires qui disent se donner un peu de temps, il faut aller les revoir pour garder le contact, sans les harceler bien sûr, pour leur rappeler que nous avons toujours besoin de leur parrainage !