Alors qu’il vient de subir un échec dans sa tentative de constituer des listes dans les villes de banlieue populaire, notamment en Seine-Saint-Denis où il ne sera présent que dans deux circonscriptions, le Front national s’illustre une nouvelle fois par des attitudes et propos immondes proférés par ses candidatEs.
Figurant sur la liste du Front national à Nevers, Séverine Amelot n’hésite pas à poser devant un drapeau nazi, affublée d’un T-shirt portant le blason de la Wafen SS, puis devant une photo de canon légendée « il faut bien ça pour brûler toute cette racaille, un tir groupé et c’est bon ». Tout un programme... Elle n’est pour autant pas virée de la liste des candidats. Mieux, Marine Le Pen trouve cela « anecdotique ». On « anecdotise » beaucoup chez les Le Pen, c’est de famille... On se souvient qu’en septembre 1987, le père de Marine fît scandale en osant affirmer que « les chambres à gaz étaient un détail de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale ». Et un an plus tard, il récidivait par un jeu de mots ignoble « Durafour crématoire » lors de l’université d’été de son parti.Soutenu également envers et contre tous par le Front national, Jean-Christophe Gruau, tête de liste à Laval, se défoule lui aussi sur son blog : « l’immigration est un cancer », « l’africanisation de Laval est en marche »...Postulant dans le 6e arrondissement de Paris, Paul-Marie Coûteaux, récemment converti au lepénisme, n’est pas un novice en politique. Actuel administrateur du Rassemblement bleu Marine, cet ancien député européen fut également conseiller de plusieurs ministres, et ne saurait invoquer l’inexpérience ou la maladresse pour justifier les propos honteux qu’il a tenus sur son blog le 19 février dernier. Parlant de « lèpre » et d’« invasion », il suggérait au ministre de l’Intérieur de « concentrer les Roms dans des camps, où la vie serait sans doute si peu conforme à ce qu’elles escomptaient du voyage qu’elles préféreraient déguerpir d’un territoire aussi inhospitalier ».Comme à Laval ou à Nevers, le Front national cautionne une nouvelle fois ces propos. Wallerand de Saint-Just, candidat frontiste à la mairie de Paris, « ne condamne pas, même s’il ne se serait pas exprimé ainsi ».
Les mots ont un sens !Tous ces cas ne sont pas des « dérapages » ou des propos malencontreusement tenus par quelques brebis égarées... C’est tout le troupeau qui est contaminé, bien que la bergère s’en défende. Toute l’histoire du Front national est parsemée de ces petites phrases qui font scandale, qui amènent ou pas à des condamnations devant les tribunaux, et n’ont qu’un seul but : entraîner l’ensemble de la société à progressivement accepter les valeurs rétrogrades de l’extrême droite et du fascisme.En stigmatisant les Roms, les sans papiers ou les homosexuels, les militantEs du F Haine ne font que reprendre, souvent en des termes aussi violents, les discours des nazis dans les années trente. Nous ne les laisserons pas plonger le monde dans une nouvelle tragédie. Le 22 mars, journée internationale contre le racisme et le fascisme, sera une occasion pour les anticapitalistes de l’affirmer dans la rue !
Alain Pojolat