Publié le Mercredi 22 janvier 2020 à 09h50.

Grèves, manifs, blocages : le 24 et après, la lutte continue!

Emmanuel Macron et 19 membres du gouvernement ont reçu des patrons de tous les pays lundi au château de Versailles : Coca-Cola, Google, Toyota, Rolls Royce... Cette réception est une provocation : Macron se prend vraiment pour un nouveau roi de France, et reçoit les champions du privé, alors que nous sommes mobilisés pour éviter que nos retraites passent d’un régime solidaire à un régime privé. 

Cela montre la nécessité de continuer à se mobiliser, pour gagner, si nous ne voulons pas que le slogan « quand tout sera privé, on sera privé de tout » devienne une réalité. Cette réforme est un cadeau aux grandes sociétés des assurances, comme le projet de loi le révèle, un cadeau qui nous fera perdre plusieurs centaines d’euros par mois sur nos pensions s’il est mis en place. Et la réception de Versailles ne doit pas nous faire oublier que, quelques jours plus tôt, Macron se pavanait moins lorsqu’il a dû être exfiltré du théâtre des Bouffes du Nord suite à une action menée par des opposantEs à la contre-réforme des retraites. 

La grève va continuer

Comme c’était prévisible, la grève à la RATP et à la SNCF s’étiole, après plus de six semaines de grève, même si une partie continue, pour donner confiance à d’autres secteurs, à maintenir la pression et passer le relais. Pourtant, les grévistes des transports n’ont pas dit leur dernier mot, ils expriment clairement qu’ils et elles seront de retour dans la grève dès que celle-ci associera de nouveaux secteurs. C’est donc l’enjeu de cette semaine.

D’autres secteurs se sont lancés, au cours des dernières semaines, dans la bataille : les ports, les raffineries, le secteur de l’énergie plus globalement. Dans certaines catégories déjà mobilisées en décembre, le mouvement se poursuit, comme dans la culture, ou rebondit, comme dans l’éducation nationale, avec des revendications « sectorielles » qui s’insèrent dans la mobilisation globale contre la contre-réforme des retraites.

Toutes et tous dans la rue vendredi 24 !

L’appel intersyndical de cette semaine priorise la mobilisation du vendredi 24 janvier, date du conseil des ministres qui devrait examiner le projet de loi, mais aussi un appel à des actions de grève et de manifestations, notamment des « retraites aux flambeaux » le jeudi 23 au soir.

Nous sommes dans un moment où chacunE doit prendre ses responsabilités pour que la mobilisation s’élargisse, se massifie, se fasse entendre. Le 24, quel que soit notre statut, nous pouvons être en grève, en maladie ou en RTT, pour aller aux manifestations et exprimer notre colère contre ce gouvernement le plus massivement possible.

Et, dans les prochains jours, partout où c’est possible, il s’agit aussi, pour celles et ceux qui se sont déjà investis dans le mouvement, d’être en grève pour donner de la visibilité au mouvement, faire des tournées pour mobiliser les collègues, des diffusions de tracts pour les travailleurEs des autres secteurs, des assemblées générales pour discuter de la construction de la lutte, des réunions de coordination interprofessionnelle entre secteurs mobilisés, etc.

Construire la grève générale

Si le vendredi 24 est massif, s’il y a des millions de personnes dans la rue, alors la confiance peut changer de camp : le pouvoir peut être déstabilisé et cette force d’entraînement peut permettre de relancer la grève de masse, reconductible, dont nous avons besoin pour gagner.

L’espoir que nous pouvons avoir est que la colère contre Macron pousse toutes celles et tous ceux qui le rejettent à se mobiliser. Il s’agit de tout faire pour que touTEs les Gilets jaunes, les centaines de milliers de personnes qui ont manifesté l’an dernier, rejoignent les rangs des manifestations, ainsi que toutes les classes populaires qui ont intérêt à dégager Macron. 

Réussir la journée du 24, cela se prépare dès maintenant par les grèves les plus massives possibles, les actions de mobilisation, et par des tournées et des discussions pour convaincre tout le monde que c’est le moment. Les entreprises du CAC 40 ont distribué 60 milliards d’euros en 2019, un niveau qui dépasse celui juste avant la crise en 2007, et qui annonce la prochaine crise économique. L’argent est là, c’est bien à une politique globale et à ceux qui la portent et la mettent en place qu’il s’agit de s’opposer : face à Macron et son monde, tout reste encore possible, à condition de s’y mettre toutes et tous !