François Hollande prend un malin plaisir à allumer des contrefeux pour détourner l’attention et alimenter les faux débats.
Sa vie privée gérée comme un fait politique et l’importante discussion sur la légitimité ou non du statut de « première dame de France » occupent des heures durant la une de l’actualité hexagonale. Ce délire médiatique a fait passer au second plan le débat pour savoir si Hollande était ou non social-démocrate. Il avait lui-même lancé la question en pâture aux journalistes à moins que ce ne fut une de ces petites blagues dont, paraît-il, le président raffole. « Je suis social-démocrate au sens de ce pacte [de responsabilité], car il y a une démarche de « compromis» avec le patronat : baisses de charges sociales contre promesses d’embauches », avait-il déclaré lors de sa conférence de presse pour insister quelque peu cynique et provocateur : « Je ne suis pas gagné par le libéralisme, c’est même tout le contraire, puisque c’est l’État qui prend l’initiative.»
Un « compromis » fameux...Et la presse aux ordres de commenter, mais oui, bien sûr que bien sûr, tout ça est une politique social-démocrate. «Fin des cotisations » familiales payées par les entreprises à l’horizon 2017, soit un chèque de 35 milliards d’euros, mais oui, c’est une politique social-démocrate de relance par la demande. Et sans rire, ce petit monde discute très sérieusement de cet « observatoire des contreparties » annoncé par Hollande, symbole même de ce compromis entre les partenaires sociaux typiquement social-démocrate !Raffarin n’a pas manqué d’apporter à cette farce sa note incomparable d’humour jovial : « Quand j’attends depuis plus de 30 ans qu’un socialiste me dise qu’il est social-démocrate », et « qu’on devient enfin un parti socialiste qui voudrait être moderne, comme le sont les Allemands, comme le sont tous les Européens, quand je vois ces avancées-là, je me dis : je les prends ! »Chacun son camp...
Yvan Lemaitre