Vendredi, le ministre de l’Intérieur a été condamné pour « violation de la présomption d’innocence » à l’encontre de l’ex-conseiller de Michèle Alliot-Marie à la Chancellerie, David Sénat. Quelle ironie pour un ministre si prompt à commenter les décisions des juges quand elles ne vont pas dans le sens qu’il souhaite, notamment lorsque des juges condamnent des policiers. Hortefeux est condamné deux fois par la justice en moins d’un an ! Et il fait fi de la jurisprudence qui voulait qu’un ministre mis en cause démissionne. On pouvait penser qu’au bout de deux condamnations, celui-ci songerait à partir. Eh bien non ! Condamné une première fois pour propos racistes, Hortefeux se targue d’avoir fait appel pour clamer son innocence.Tout comme les policiers bénéficient le plus souvent d’une quasi-impunité lors de « bavures policières » qui ont abouti à des morts dramatiques, le ministre de l’Intérieur « délinquant » puisque condamné deux fois, reste en place. Si le gouvernement fait montre d’une telle mansuétude, c’est que sur le fond, il n’a pas envie de désavouer un ministre fer de lance d’une politique sécuritaire et raciste. D’ailleurs ce n’est pas un hasard si aujourd’hui, la droite s’autorise à reprendre les thèmes chers à l’extrême droite tant sur l’immigration que sur les musulmans ou la sécurité.... Alors même que Marine Le Pen vient de se lancer sur les traces de son père en comparant d’une manière scandaleuse les musulmans contraints de prier dans les rues à… l’Occupation allemande, un ancien ministre, Luc Ferry a déclaré préférer la porte-parole de l’extrême droite à celui du NPA. Ni la xénophobie du FN, ni son racisme, ni le négationnisme de la famille Le Pen ne lui paraissent insurmontables puisqu’il va jusqu’à trouver « plus raisonnable » Marine Le Pen.Il est vrai que la transmission des idées racistes et xénophobes a été grandement facilitée par le « débat » sur l’identité nationale mis en œuvre par Éric Besson, que Jean-François Copé voudrait relancer... Anne Leclerc