Le vendredi 27 octobre, le tribunal de Paris ferme ses portes vers 20 h, laissant s’écouler une petite foule par la porte du côté, sur un trottoir sombre et mouillé.
Très calme, le petit groupe partage un moment de flottement : délibéré le 22 décembre ! À tout le reste va donc s’ajouter une attente de plusieurs semaines !
Comme un grand vide !
Les personnes qui ont assisté à la dernière séance de l’audience destinée à juger les inculpées du 8-12, regroupées devant les portes qui se ferment, semblent ressentir un grand vide : c’en est fini... Certaines ont suivi de nombreuses séances, certaines même ont assisté à la quasi-intégralité du procès. Des heures et des heures de discours.
Le vide, c’est surtout ce qui caractérise ce dossier ! Tout son déroulement semble refléter la tentative, souvent maladroite, de faire tenir debout le montage d’une accusation qui ne repose sur rien. Plusieurs semaines consacrées à l’invention d’une histoire à laquelle il faudrait croire, à l’élaboration d’un narratif qui doit établir la culpabilité des accuséEs. Sauf qu’iels ne sont coupables de rien ! Sauf que leur description en terroristes ne fait pas recette. Aucun acte terroriste, aucune cible, aucun projet ne leur sont reprochés ! En dépit de ce vide, les réquisitions proposent pour les 7 inculpéEs des peines de prison, ferme pour deux d’entre elleux. Jusqu’à 6 ans pour Libre Flot, avec mandat de dépôt !
Solidarité !
Pour contenir leur tristesse, leur inquiétude, leur rage, leur sentiment d’injustice, leur angoisse de l’attente, les inculpéEs, leurs familles, leurs amiEs, leurs soutiens, leurs avocats, toutes et tous restent ensemble, proches les unEs des autres, échangent des gestes réconfortants, louent la solidarité de ce petit groupe qui a su rester uni.
Toutes et tous, aussi, évoquent la puissance de la défense, son discours offensif, politique, qui s’est construit à plusieurs voix pour démonter l’accusation, pour en démontrer le côté politique, pour dévoiler ce qui, derrière la fable de l’ennemi intérieur, chère à des générations de ministres de l’Intérieur, qui va si bien au pouvoir macroniste, pour dévoiler les intentions politiques d’un État qui voudrait bien faire taire les oppositions, discréditer les vies alternatives, mater les rébellions !