Les crises s'accélèrent, remettant en cause la stabilité relative héritée de l’après 1945, dans une montée à la guerre mortifère. Dans cette période instable, le NPA-l’Anticapitaliste souhaite discuter de quel parti nous avons besoin pour la période et quelles mobilisations sont indispensables pour la victoire de notre camp social.
Le 25 février, Donald Trump publiait sur son réseau social « celui qui sauve son pays ne viole aucune loi ». Citant Napoléon, il remet en cause les fondements mêmes de la démocratie bourgeoise (lire l’article de Sandra Cormier, p. 25). Au niveau idéologique, Trump est l’incarnation du nouveau visage du fascisme mondial : attaques racistes et anti-LGBTIA+ sont légion chaque jour, avec des déclinaisons en France (lire l’article de Louisa D, p. 44).
L’Ukraine au cœur de la situation mondiale
Emmené par le libertarien Musk, Trump conditionne son soutien à l’Ukraine au rapt de ses ressources minières. Dans une sorte de nouveau Yalta, il cherche un compromis avec Poutine, méprisant l’alliance historique avec l’Europe. Il transforme les relations étatsuniennes avec le monde, exigeant une vassalisation de ses alliés, dans une offensive majeure, économique et militaire, pour conquérir de nouveaux espaces exploitables (Canada, Groenland…).
L’Union européenne, en particulier la France et l’Allemagne, mais aussi le Royaume-Uni (pourtant allié historique des États-Unis), cherche à relancer une politique militaire européenne pour préserver son économie. Friedrich Merz, le futur chancelier allemand, veut un investissement d’au moins 100 milliards d’euros par an pour son armée (3% du PIB) et le rétablissement de la conscription. Macron n’est pas en reste. Il parle de passer le budget de la défense de 2,5% à 5% du PIB, et de doubler le nombre de militaires réservistes d’ici 2035… Cela implique une nouvelle dégradation des services publics et des systèmes de protection sociale (lire l’article d’Aurélie-Anne Thos sur l’état des hôpitaux, p. 4) pour financer la guerre, prolongement de la concurrence économique entre États impérialistes.
L’extrême droite, qui a le vent en poupe (lire l’article d’Hafiza b. Kreje, p. 6), surfe sur la vague Trump en se présentant auprès des peuples comme la seule force capable d’en finir avec l’appareil bourgeois usé jusqu’à la corde.
En guerre contre le capital
Notre camp social doit clairement affirmer qu’il n’y a pas de solutions aux crises venues d’en haut. Nous sommes solidaires et nous soutenons les Ukrainien·nes pour se défendre contre l’attaque russe. Leur libération ne peut venir que de la mobilisation populaire dans une perspective d’émancipation, loin des schémas capitalistes et néolibéraux du gouvernement Zelinsky.
Dans une telle situation, un renversement politique et social est indispensable pour mettre fin au système d’exploitation sociale, écocide, patriarcal et raciste. Le seul moyen d’y arriver, ce sont des mobilisations massives de notre camp social qui démontrent que nous pouvons gagner (lire l’article d’Antoine Larrache et Raphaël Greggan, p. 28).
Unitaires parce que révolutionnaires
Une telle mobilisation n’est possible que par l’unité du prolétariat, qui passe aussi par le dialogue constant entre les organisations qui ont une pratique unitaire commune et qui souhaitent que nos combats aillent jusqu’au bout, vers une transformation révolutionnaire de la société. Profitant de l’ouverture du 6e congrès du NPA, nous discutons de quel parti est possible et nécessaire dans la période. Le NPA participe à l’initiative « On construit l’Alternative » (lire l’article de Christine Poupin p. 4) et dans ce cadre nous avons proposé à des camarades d'Égalités (p. 14), du courant Autogestion d’Ensemble ! (p. 16) et de l’ex-plateforme A (p. 11) de partager leurs avis et positionnements. Hafiza b. Kreje et Antoine Larrache proposent une analyse de la France Insoumise (p. 18).
Nous sommes convaincus que le NPA seul n’aura pas toutes les réponses. Dans ce cadre, nous passons au crible la proposition de François Ruffin d’unité entre les tours et les bourgs (p. 21) à la lumière de l’expérience locale des Gilets jaunes, ainsi que des éléments de communisme déjà présents selon Bernard Friot (p. 35).
Connaître notre histoire
La situation politique mondiale avance et change brutalement. Pour nous orienter, il nous paraît indispensable de connaître l’histoire des luttes sociales et d’émancipation. Avec Nedjib Sidi Moussa (p. 31), nous terminons notre série sur les révolutions algériennes. Isabelle Garo et Patrick Le Moal (pp. 38-43) livrent leurs analyses sur l’actualité du Manifeste communiste de Marx et Engels, montrant son actualité criante. C’est avec ce bagage que nous préparons les prochains combats contre la classe dirigeante, l’État et son appareil politique.