Le Premier ministre grec Papandréou a été remplacé par Loucas Papadémos qui fut vice-président de la Banque centrale européenne (BCE). Après le psychodrame politique d’un gouvernement incapable de diriger et d’imposer à la population les diktats de Merkel-Sarkozy, les socialistes n’ont pas trouvé d’autre issue qu’un gouvernement d’union nationale incluant la droite et l’extrême droite, avec le parti Laos.
Cette sinistre combinaison parlementaire n’a d’autre raison d’être que de faire plier le peuple grec à la volonté de ses usuriers. Cette « alliance noire » comme la qualifie le Parti communiste grec (KKE) démontre jusqu’où la social-démocratie peut aller dans la bassesse. Elle démontre aussi que les démagogues d’extrême droite sont toujours prêts à faire le sale boulot contre les travailleurs et les classes populaires. En échange de leur vote au Parlement pour l’austérité, le Pasok leur a offert un poste de ministre.
Le Laos est de la même famille politique que le Front national de Marine Le Pen. Le FN, dans l’opposition, rivalise de démagogie, se pose en défenseur des faibles et des opprimés, dénonce même la ploutocratie et la finance, la mondialisation... Il cherche à flatter le mécontentement pour mieux le détourner de ses véritables cibles, les classes dominantes, qu’en réalité il rêve de servir.
Soyons sûrs que Marine Le Pen qui ose prétendre que le FN serait le premier parti ouvrier de ce pays fera comme son cousin grec, demain, si l’opportunité politique s’en présente. N’est-ce pas d’ailleurs le sens de son choix d’essayer de sortir le FN de la marginalité pour construire des ponts vers l’UMP et se préparer, si l’occasion se présentait, à monnayer son influence contre quelques places et sinécures pour faire le sale boulot ?
Ici aussi, les serviteurs des banquiers n’hésiteront pas, s’ils en ont besoin demain pour faire face au mécontentement, à associer l’extrême droite en croyant l’utiliser alors qu’ils lui ouvriraient les portes du pouvoir. Face à l’union nationale pour imposer l’austérité, à la dictature des banques, il n’y a pas de réponse hors de l’unité du monde du travail et de ses organisations contre l’austérité, pour la démocratie.
Yvan Lemaitre