Les déclarations provoquées par la dégradation de la France, ne remettent pas en cause les politiques d’austérité.On s’y attendait depuis des mois. Le couperet est tombé le 15 janvier dernier : la France a perdu son triple A. Cette nouvelle n’a pas déclenché d’effondrement boursier, ni d’autre « catastrophe » car dans les faits, cette dégradation s’était déjà réalisée.
Quoi qu’il en soit, la réaction du gouvernement et de Sarkozy a été de minimiser cette dégradation et de l’utiliser pour annoncer de nouvelles attaques antisociales. Et ainsi, de continuer la même politique consistant à faire payer la crise à la majorité de la population et d’accorder toujours plus de nouveaux cadeaux au patronat et aux plus riches. Bref, de continuer la politique de destruction sociale pour sauver les profits d’une minorité. Politique qui nourrit la crise et conduit à la récession.
Les réactions politiques à la dégradation de la note française n’ont pas tardé et en particulier de la part des différentEs candidatEs à l’élection présidentielle. TouTEs fustigent la politique de Sarkozy.
Le premier à dégainer, François Bayrou, a estimé que la situation qui a conduit au retrait par l’agence Standard and Poor’s de sa note triple A à la France a « pris naissance au milieu ou à la fin des années 90 » et « engage donc la responsabilité des deux forces qu’on présente comme principales, l’UMP et le PS », même si « naturellement, il y a une responsabilité récente des gouvernements de Nicolas Sarkozy ». Sa solution ? «Produire en France » reprenant ainsi le discours protectionniste.
Marine Le Pen, quant à elle, nous ressort pour l’occasion son éternelle solution magique de la sortie de « la monnaie unique », alors que, par exemple, payer la dette en franc ne changerait absolument rien pour les catégories populaires.
Le candidat du Parti socialiste a revêtu pour l’occasion le costume du candidat du retour au triple A, et a déclaré : « C’est une politique qui a été dégradée, pas la France ! » « Nicolas Sarkozy avait fait de la conservation du triple A un objectif de sa politique et même une obligation pour son gouvernement. C’est ainsi qu’avaient été justifiés pas moins de deux plans de rigueur en quatre mois. Cette bataille, et je le regrette, a été perdue ». Il propose « une stratégie rétablissement des nos comptes publics, avec une programmation réaliste, un retour à l’équilibre vers 2017 et le souci à chaque étape de concilier effort et croissance ». Son objectif est donc aussi la rigueur, dont on sait par ailleurs qu’elle est contradictoire avec la croissance économique : comment produire plus en consommant moins ?
Et si Hollande et les autres candidatEs à la présidentielle reprochent quelque chose à Sarkozy, ce n’est pas tant sa soumission aux marchés que de s’y être mal pris. Ils se placent ainsi sur le même terrain que Sarkozy, pour retrouver « la stabilité budgétaire » imposées par les critères européens. Il ne défend aucune mesure qui permettrait de sortir de la dette et des politiques d’austérité.
Pour le NPA et son candidat Philippe Poutou, la première chose que devrait faire un gouvernement répondant aux besoins sociaux, c’est de mettre un terme au chantage des coupes budgétaires et à l’austérité. À commencer par la suspension immédiate du paiement de la dette et la mise en place d’un audit, une véritable enquête populaire et militante sur cette dette publique illégitime qui doit donc être annulée. À l’opposé du concert des candidatEs aspirant à gérer la crise au service des classes dirigeantes, c’est ainsi que commencerait le véritable changement.
Sandra Demarcq