Publié le Mercredi 3 octobre 2018 à 12h13.

Le 9 octobre, reprendre le combat contre Macron et sa politique

Après moins d’un an et demi au pouvoir, Macron et son gouvernement n’ont jamais été aussi impopulaires et en crise. C’est même un des faits politiques important de cette rentrée. Si cette impopularité n’entraîne pas encore un coup d’arrêt aux attaques, cela n’en est pas moins une épine dans le pied de l’arrogant Jupiter-président et de ses sbires… 

Depuis plus d’un an, les caisses des riches se remplissent de façon indécente et nos conquêtes sociales sont mises à mal, tout cela au nom de la sacro-sainte « croissance ». Mais cette dernière connaît un « gros coup de frein », alors que les grands argentiers du gouvernement assuraient que la politique mise en place la boosterait. La méthode Macron ne produit pas les effets escomptés, et même dans le camp des capitalistes les plus libéraux, malgré les tonnes de cadeaux, on commence à tousser. Sans oublier les « affaires », de Benalla à Nyssen en passant par Ferrand, qui nous montrent que le « nouveau monde » est aussi pourri que l’ancien. 

Mépris de classe

L’une des marques de fabrique de ce gouvernement et de ce président est bel et bien celle du mépris envers le monde du travail. Après les « gens qui ne sont rien », les « fainéants » qui font grève, les « premiers de cordée », celles et ceux qui « foutent le bordel », les « gaulois réfractaires », on a eu le droit, face à un chômeur, à l’affirmation selon laquelle « il suffit de traverser la rue pour trouver un emploi ». Macron a réitéré ses propos lors de sa visite aux Antilles, en déclarant « [qu’]il faut accepter une offre d’emploi même si ce n’est pas exactement ce qu’on veut ». Pour lui et sa clique, les choses sont simples : si tu es chômeurE c’est de ta faute. Toutes celles et tous ceux qui enchaînent les CDD, les boulots les plus précaires, les missions d’intérim sans arriver à décrocher un emploi stable, sans même espérer un emploi qui corresponde à leurs expériences et/ou diplômes, ont apprécié. 

Guerre de classe

Dans un contexte de crise politique, le gouvernement continue à marche forcée sa politique de destruction sociale. Tout doit y passer : les statuts collectifs, la fonction publique et les services publics, la sécurité sociale, la santé, l’éducation nationale, la culture, les retraites, les aides sociales, les rémunérations…Tout cela en faisant croire que ce qui est bon pour les patrons le serait pour l’ensemble du monde du travail. Mais en réalité cette politique n’a qu’une seule conséquence : l’explosion des inégalités et de la précarité. Et ce gouvernement peut aller sur tous les plateaux télé et radio pour dire qu’il agit pour nous, de plus en plus de travailleurEs, de retraitéEs, de jeunes… savent que sa politique n’est pas favorable à notre pouvoir d’achat ou pour lutter contre le chômage ou la misère, bien au contraire ! Le fameux « plan contre la pauvreté » prévoit 2 milliards d’euros sur 4 ans (une paille pour les 8 millions de personnes concernées) alors que les cadeaux fiscaux pour les plus riches ne cessent d’augmenter et que la fraude fiscale s’élève à 100 milliards d’euros par an, en toute impunité.

Les résistances existent

Le gouvernement Macron-Philippe peut se féliciter d’avoir fait passer l’ensemble de ses contre-réformes, mais cela n’a pas été sans résistances ni confrontations directes. Certes, les mobilisations du printemps 2018 se sont soldées par des échecs pour notre camp social. Mais pour autant, ces échecs n’ont pas mis le monde du travail ni la jeunesse à genoux. De même que les échecs de la mobilisation contre les ordonnances n’ont pas empêché les mobilisations contre Parcoursup, le pacte ferroviaire et la dégradation continue du système de santé, les discussions dans la jeunesse et dans nos lieux de travail laissent entrevoir des possibilités de rebonds pour faire face aux attaques présentes et à venir. Les exemples sont nombreux où, chaque jour, les salariéEs et la jeunesse se mobilisent contre les politiques du gouvernement et du patronat : hospitalierEs, postierEs, enseignantEs, salariéEs du commerce, de la restauration, agentEs des finances publiques, ouvriers de l’automobile… sans oublier les zadistes, les mobilisations pour le climat ou encore pour les droits des femmes… Toutes ces mobilisations, ces grèves, prouvent que le monde du travail est loin, très loin d’être abattu. Mais, plus que jamais, c’est bien d’une mobilisation d’ensemble dont nous avons besoin pour faire reculer ce gouvernement en détournant si il le faut l’inertie de certaines directions syndicales. 

Le 9 octobre, touTEs en grève et dans la rue

La CGT, FO, Solidaires, l’Unef, la FIDL et l’UNL appellent les salariéEs et la jeunesse à se mettre en grève et descendre dans la rue le 9 octobre prochain contre la politique de casse sociale de ce gouvernement, et pour imposer d’autres politiques. Seront également présents les retraitéEs mobilisés contre l’augmentation de la CSG et contre la non-­revalorisation de leurs pensions. Cette journée interprofessionnelle de rentrée doit permettre à l’ensemble du monde du travail et de la jeunesse de construire et d’enclencher un mouvement d’ensemble. Dans un contexte d’offensive tous azimuts de ceux d’en haut et d’éparpillement de notre camp social, nous devons confirmer notre présence et notre rôle dans tous les cadres de front unique, les mobilisations, les résistances… afin d’arriver, par un mouvement le plus large possible, à faire reculer ce gouvernement en prenant le contrepied des directions syndicales qui se complaisent dans un dialogue social démobilisateur. Pour qu’il sache que nous n’avons pas dit notre dernier mot !

Joséphine Simplon