Le couvre-feu est en place en Guyane depuis plus de six mois. Une mesure sans efficacité prouvée et qui contribue à la pauvreté de la population.
Nous devons avoir deux choses importantes à l’esprit. Premièrement, l’impact du couvre-feu sur le développement de la maladie est très contestable. En juillet, au moment du pic de l’épidémie, une étude sérologique a été menée qui montrait que 15% de la population guyanaise avait été infectée – avec 25,5% de pic sur la métropole de Cayenne – soit 45 000 cas au moment de l’étude, mi juillet. On attend la suite des résultats de cette étude, puisque des tests massifs ont été menés en septembre.
Ce qu’on voit sur les résultats sérologiques, c’est surtout que l’infection a suivi un gradient social. C’est-à-dire que les communes pauvres comme Cayenne ont atteint les 25% de contaminés et les communes riches comme Rémire-Montjoly étaient à peine à 5%. Dans les communes riches, 80% des personnes contaminées ont été dépistées alors que dans les communes pauvres on s’aperçoit que les gens ne se font pas tester et qu’il y avait à peine un tiers des gens qui avaient été dépistés.
Deuxième élément important : à l’issue de l’état d’urgence sanitaire, qui s’est fini il y a un mois en Guyane, le Préfet a décidé de prolonger le couvre-feu sans aucune justification particulière, de façon complètement arbitraire. Le couvre-feu n’a donc jamais été levé alors qu’il n’a montré aucune efficacité. Une situation très problématique avec la pérennisation d’un climat hautement sécuritaire.